Le Pays du Cèdre n'en a pourtant pas besoin. Il croule sous une dette de 41 milliards de dollars, est rongé par la corruption et vit sous la perfusion des fonds issus de la diaspora. Si le Liban dispose d'une société civile remarquable qui comble les lacunes d'un Etat faible, il est menacé par le cancer de l'émigration. Déprimés par le manque de perspectives, les jeunes, bien formés, vont chercher leur bonheur ailleurs, privant le pays des nouvelles générations dont il aura tant besoin pour se construire une vraie indépendance.
La sortie de crise sera difficile. S'il est contre-productif de diaboliser la branche politique et sociale du Hezbollah, le Liban ne pourra pas faire l'impasse d'une redéfinition du consensus afin que son projet politique l'emporte sur une approche par trop confessionnelle. La répartition des pouvoirs (présidence de la République, de la Chambre et fonction de premier ministre) prévue dans les accords de Taëf n'était-elle pas considérée comme provisoire dans la Constitution de 1926?