Les Valaisans ont entre leurs mains le destin de la candidature olympique suisse. La votation de dimanche porte uniquement sur un soutien financier de 100 millions de francs à Sion 2026, et pourtant, elle peut mettre un terme au projet. Un non des citoyens tuerait dans l’œuf cette aventure olympique.

En revanche, glisser un oui dans l’urne, c’est prendre le pari que le CIO a évolué, qu’il veut tirer un trait sur le gigantisme qui a caractérisé les derniers Jeux olympiques pour revenir à une manifestation à taille humaine, ce que propose Sion 2026.

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Des risques minimisés

Certes, organiser un tel événement nécessitera des investissements, il ne faut pas le nier. Mais la force du projet consiste en l’utilisation d’infrastructures existantes. Limiter les constructions, c’est minimiser les risques de voir la facture exploser, puisque le budget organisationnel des Jeux olympiques des deux dernières décennies n’a jamais fait de déficit. Le Valais ne s’endettera pas sur plusieurs décennies en pariant sur les Jeux olympiques. Il en tirera même des avantages.

L’engagement financier du projet est de l’ordre de 2 milliards de francs. Une somme qui sera principalement investie en Valais. En se basant sur une étude de la Haute Ecole de Lucerne, les partisans du projet promettent la création de 6000 nouvelles places de travail. Impossible de dire aujourd’hui si ce chiffre est réaliste, mais l’impact sur l’économie du canton, lui, sera réel.

Rassembler les acteurs touristiques

Le tourisme tirera également son épingle du jeu. Le Valais doit repenser sa politique en la matière, c’est une certitude. Dans cette optique, il ne faut pas voir les Jeux olympiques comme une finalité, mais comme un point de départ. Un projet comme celui de Sion 2026, avec une échéance bien précise, fera à n’en pas douter office de déclic pour que les acteurs touristiques se réunissent pour avancer ensemble dans la même direction. Une volonté que beaucoup appellent de leurs vœux depuis de nombreuses années, mais qui est restée lettre morte jusqu’ici, à de trop rares exceptions.

Le coup de projecteur qu’offrent les Jeux olympiques ne doit par ailleurs pas être négligé. Il permettra de positionner le Valais sur la carte mondiale. Quelque 11 000 journalistes sont attendus pour couvrir l’événement, et 2,5 milliards de personnes seront devant leur petit écran pour suivre les compétitions. Turin, que les Valaisans connaissent bien depuis la désillusion de la Planta en 1999, a doublé sa fréquentation touristique à la suite des Jeux olympiques de 2006, en attirant notamment plus de visiteurs étrangers. Sion saura en faire de même.

Sur le long terme, l’organisation des Jeux olympiques sera bénéfique pour le Valais. Il faut oser prendre ce pari.

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