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Les historiens, demain, verront-ils la victoire contre l’Etat islamique comme un simple épisode d’une guerre plus vaste, qui avait commencé bien avant lui, et qui se poursuivra bien après sa disparition? Ils auront surtout à déchiffrer ce qui, pour l’instant, reste un mystère quasi absolu: quels sont, en Syrie, les objectifs des Etats-Unis, et plus particulièrement de leur administration actuelle?
Alors que Donald Trump n’en finit pas de battre de l’aile depuis qu’il a accédé à la Maison-Blanche, ses visées syriennes semblent se résumer à «l’annihilation» promise de l’Etat islamique. Une guerre sans prisonniers qui non seulement contribuera à nourrir les extrémismes de demain, mais qui oublie aussi une donnée fondamentale: en Syrie, bien davantage qu’en Irak, les Américains opèrent en terrain hostile, et même violemment hostile. Tandis que chacun, déjà, réfléchit au coup d’après, le président américain alterne entre formules incendiaires contre l’Iran, actions de représailles sans lendemain (le bombardement d’une base syrienne en avril dernier) et un néant stratégique qui commence à inquiéter même les plus insouciants. Un avion abattu par ici, des armes livrées par là, une grosse colère exprimée entre deux… L’armée américaine, en Syrie, est aujourd’hui au pied du mur. Mais son commandant en chef s’en rend-il seulement compte?