A qui profiteront-ils?
Cette fois encore, ces citoyens inactifs ont été au cœur des dernières journées de campagne. La gauche vaudoise a battu le pavé pour les débusquer et les convaincre de venir à sa rescousse. La droite n’a pas été en reste, les quelque 15 voix d’écart entre la centriste Valérie Dittli et l’UDC Michaël Buffat lors du premier tour démontrant, s’il le fallait encore, l’importance d’engranger chaque bulletin.
En France, des sondages récents détaillent le profil des potentiels abstentionnistes. Ils seraient plutôt jeunes, plutôt de gauche, et issus de foyers plus modestes que la moyenne. Un taux d’abstention élevé devrait donc plutôt favoriser les candidats de droite. Mais les observateurs estiment aussi que les candidats des extrêmes ont une capacité supérieure à mobiliser au dernier moment. En vérité, les politologues sont bien mal armés pour être parfaitement affirmatifs. Les électeurs actifs décideront du résultat, bien sûr. Mais ceux qui refuseront de donner leur voix à un ou une candidat(e) pèseront de tout leur poids, ce week-end. Leur responsabilité pourrait être énorme en France, vu les enjeux du scrutin.
Les résultats donneront aussi une image de l’état de nos organisations politiques. L’enjeu est plus important qu’il n’y paraît. Car si les citoyens se sentent si mal représentés qu’ils boudent paradoxalement le bulletin de vote, où et comment donc vont-ils s’exprimer? Autour des ronds-points, dans la rue, sur les réseaux sociaux ou dans le darknet? La démocratie représentative n’est pas qu’un concept. Combinée aux éléments essentiels de la démocratie directe, c’est aussi un des moins mauvais systèmes de cohabitation humaine connus à ce jour. Il suffit de suivre l’actualité internationale pour s’en convaincre.