Dynamitée façon puzzle. L’état de la droite genevoise, en ce dimanche d’élection partielle au Conseil d’Etat, fait peine à voir. Avec un score rachitique, le candidat du PLR Cyril Aellen tient parole et ne se présentera pas au second tour. En position d’obtenir ce dont elle rêve depuis des décennies, l’UDC se maintient, le temps de soutirer le plus possible d’une alliance avec Pierre Maudet.

Ce dernier est le gagnant du jour. Une condamnation en justice en première instance ne tue ni le talent ni l’instinct politique. Dans une campagne dont il a choisi les paramètres, il a convaincu les Genevoises et les Genevois les plus remontés qu’il se battait à leurs côtés contre les institutions, alors qu’il a incarné ces dernières sa carrière durant. Pierre Maudet a perdu près de la moitié de l’électorat qui l’a porté aux nues en 2018. Mais le candidat indépendant a gagné une place enviable en politique: celui autour duquel se redessine une partie de la droite cantonale.

Le second tour de l’élection se résumera vraisemblablement en un duel entre lui et Fabienne Fischer, si le candidat vert’libéral ne se maintient pas et si les tractations avec l’UDC aboutissent. La Verte pourra compter sur les voix de son camp ainsi que sur certains PDC et PLR, excédés par les mensonges de Pierre Maudet et le travail de sape auquel il s’est adonné contre son ex-parti, et donc contre l’Entente bourgeoise. A deux ans des élections cantonales, cette alliance qui a structuré la politique depuis l’après-guerre à Genève est moribonde. Pour l’achever, tous les coups semblent permis.


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