ÉDITORIAL. Le président français a appris de ses erreurs et du tumulte de la première partie de son mandat. S’il parvient à calmer le pays et à donner de l’oxygène à un système politique ébranlé, sa présidence peut être remise sur les rails

C’est en porteur individuel d’un projet singulier visant à dépasser le clivage droite-gauche pour «transformer la France» qu’Emmanuel Macron a réussi, en mai 2017, à se faire élire président de la République.
Ce bonapartisme congénital, ce goût de la conquête – et de la reconquête – demeurent les premiers ingrédients de la réussite du locataire de l’Elysée. Emmanuel Macron sait qu’il est seul et ce n’est pas pour lui déplaire. Après trois ans de pouvoir marqués par le séisme des «gilets jaunes», le chef de l’Etat a certes compris qu’il doit calmer les colères et que l’exécutif court de grands risques si les braises de l’incendie social devaient se rallumer à la faveur du creusement des inégalités et de l’explosion du chômage version Covid-19. Mais il a aussi acquis la conviction que l’art de la défensive, logiquement à l’œuvre durant la crise sanitaire, ne lui convient pas. C’est par son volontarisme que le macronisme se définit. Il lui fallait donc, deux ans avant l’échéance présidentielle, retrouver les moyens d’agir.
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Son changement de premier ministre doit se comprendre ainsi. Face à cet archipel qu’est la société française, souvent écartelée par sa diversité, Emmanuel Macron a plus besoin d’un contremaître «couteau suisse» que d’un chef d’état-major soucieux de ménager ses divisions, voire d’avancer ses propres pions. La réforme des retraites de 2019, devenue illisible à force de dissensions au sommet, fut largement dénaturée par ces divergences. Le risque était donc grand qu’elles augmentent encore entre ce chef de l’Etat toujours tenté par la transgression et le conservateur Edouard Philippe sur des sujets tels que l’organisation prochaine d’un référendum «écologique» ou l’engagement, pris le 14 juin, à réformer l’Etat pour ramener plus de décisions aux niveaux régional, départemental ou local…
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La question, maintenant, est de savoir si Jean Castex, le nouveau chef du gouvernement, et les ministres qu’il va nommer ce week-end pourront compenser les faiblesses intrinsèques du macronisme révélées depuis 2017. Comment dissiper ce sentiment d’arrogance qui flotte au-dessus de l’Elysée? Comment convaincre une majorité de Français que moins d’Etat peut, aussi, être parfois la solution? Comment amorcer une décentralisation effective et convaincre que la transition écologique est prise au sérieux? Comment, surtout, concilier volonté de réformes, compétitivité et demande généralisée d’Etat providence, alors que la rentrée économique s’annonce très difficile? Emmanuel Macron a la force d’un homme qui apprend vite et reste sûr de lui. S’il parvient à répondre à ces questions de façon apaisée, sa présidence peut être remise sur les rails. Sauf qu’une bonne partie des Français, eux, ne sont pas aussi rapides. Et qu’ils restent loin d’être tous convaincus.
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Il y a 1 année
Cette génération de politicien est a mettre au placard! Incompétents, (gestion des crises gilets jaunes, crise des migrants, crise écononique et social), impuissants (plus de souveraineté qui est délegué a l UE elle même incompétente) soumis aux lobys en tout genre et sans visions pour le pays... dans ces conditions je comprends les français qui résistent a ces gens qui veulent tout "réformé" sans en avoir la légitimité après une présidentielle tronquée! Ce monsieur est un parvenu sans envergure et ce nouveau 1er ministre un fonctionnaire inconus. Ce n est pas une démocratie.
Il y a 1 année
Désolé @Mariano M., mais vous avez exactement le profil de tous ceux qui mettent les pieds au mur chaque fois qu'un président parle de réformes. Macron a été totalement légitimé au 2ème tour de la présidentielle avec 66% des voix contre 33% à Marine Le Pen. On ne peut être plus clair. Mais voilà, il faut bien un prétexte à tous les amoureux des "grands mouvements sociaux" qui paralysent toute l'économie de la France durant des mois. N'est-ce pas Franz Olivier Giesberg qui place la France sous un régime de communisme mou? Tout est dit.
Il y a 1 année
Tout à fait d'accord avec Jean bernard. M. Mariano, préfériez-vous Fr. Hollande qui a laissé tomber Florange-on le sait aujourd'hui-alors qu'A.Montebourg avait réussi à trouver des repreneurs ? Auriez-vous voulu que ce soit FR.Fillon notre president actuel ? Libre à vous. Enfin où est l'opposition ? Par qui est-elle représentée aujourd'hui ? ch. Jacob ? O. faure inécoutable tellement il est peu charismatique ? Et si la France n'est pas une démocratie, qu'attendez-vous pour émigrer au Venezuela par ex. ?
Il y a 1 année
Mr Mariano
Nous sommes en démocratie cependant ne vous en déplaise
Et la critique est toujours facile l’art est un autre problème
Et le peuple malheureusement est trop occupé par s@ gamelle pour réfléchir
Et quand vous avez le ventre repu vous êtes somnolent et incapable de réflexion
Il y a 1 année
Ce qui ressort des réactions a ma contribution est un manque de lucidité. Et apparemment des membres du partis de Macron troll le temps.
Il y a 1 année
Il est tout à fait exact qu'une bonne partie des français (dont le présent contributeur) doute de la capacité des dirigeants actuels à remettre le Pays sur les rails quand on voit dans quel état de délabrement a été mis par exemple l’hôpital public et l'éducation...
Il y a 1 année
Merci à tous pour vos commentaires. Comme vous le savez, l'angle de cet éditorial était de souligner la détermination d'Emmanuel Macron d'un coté, et les résistances qui demeurent de l'autre. Vos prises de position reflètent notre portrait de la France . Continuez de lire Le Temps ! RW
Il y a 1 année
Je n'aime pas particulièrement Emmanuel Macron. Mais j'aime encore moins les autres.
La réforme des retraites? Déplaisante pour beaucoup mais comment faire quand les caisses sont presque vides?
Avant, plein de gens mouraient avant même l'âge de la retraite et de toutes façons mouraient encore jeunes. Maintenant nous avons 11 millions de seniors âgés de 60 à 74 ans (17 % du total) et 6,2 millions de personnes âgées de 75 ans ou plus (9,2 % du total).
Personnellement j'en ai 82. Alors? on nous euthanasie?
C'est peut-être injuste pour les jeunes, retraite moins élevée ou reculée, mais il faut considérer qu'ils ont tout reçu. Quand j'entendais les gilets jaunes, je me souvenais de ma jeunesse, à compter chaque franc. La simple télé était un luxe. Le téléphone? inabordable. Les fruits et légumes? on se contentait de ce qui poussait chez nous. Tricot, vêtements? Faits maison et la matière première coûtait cher...
Je n'ai pas de solution mais les temps s’annoncent difficiles.
Il y a 1 année
Il a reussi a être élu mais même une chèvre aurait été élue face a Marine Le Pen , ceci dit c'est pareil ..