Réfugiés contre locataires, nouveaux étrangers contre occupants suisses, la crise du logement qui s’aggrave dans les grandes villes du pays promet de pourrir la campagne électorale de cet automne. Populisme, relents xénophobes, offensives contre «le chaos de l’asile» et appels à stopper l’immigration européenne sont déjà à l’œuvre. Nous en avons eu un avant-goût fin février dans la commune argovienne de Windisch, où une cinquantaine de personnes ont été sommées de quitter leur logement. Le propriétaire souhaite raser les petits immeubles pour en reconstruire d’autres. Le canton espérait en profiter pour loger provisoirement des réfugiés. D’autres cas similaires avaient été signalés dans la région zurichoise. Une occasion que les dirigeants de l’UDC n’ont pas ratée. Avec la Schnapsidee (le projet saugrenu) de délocaliser la procédure d’asile hors de Suisse. «Pas de politique d’asile au détriment de la population suisse», clame l’UDC. Comme lors de la campagne électorale de 2011, l’immigration et la libre circulation des personnes sont rendues responsables de la pénurie des logements et de la hausse des loyers. Dans ce pays de locataires (70%), la question du logement devient vite un brûlot.