Ma semaine suisse
AbonnéOPINION. Juger Hugo et ses contemporains selon nos critères d’aujourd’hui, en ignorant les circonstances de leurs actions, c’est se croire supérieur ou moralement meilleur qu’eux, écrit notre chroniqueur Yves Petignat

Peut-être un jour l’histoire classera-t-elle dans un même registre les multinationales contemporaines, les Glencore, Syngenta ou les traders du coton, accusés de tirer profit de l’ignorance des droits humains ou des normes environnementales, à côté des commerçants-banquiers suisses qui, au XVIIIe siècle, ont été impliqués dans la vente d’esclaves à travers le commerce triangulaire. «Zellweger dans les Rhodes-Extérieures, Zollikofer et Rietmann à Saint-Gall, Leu et Hottinger à Zurich, Merian et Burckhardt à Bâle, de Pury et Pourtalès à Neuchâtel, Picot-Fazy et Pictet à Genève», selon le résumé qu’en faisait l’historien et cabarettiste appenzellois Hans Fässler dans Une Suisse esclavagiste paru en 2007.