Opinion
AbonnéOPINION. En février 2021, la Suisse «fêtait» les 50 ans du droit de vote des femmes. Célébration au goût amer: avons-nous vraiment dû voter pour qu’une majeure partie de la population suisse ait accès aux urnes et aux tribunes? Absurde réalité, dont le résultat reste encore trop peu visible dans la sphère politique, écrit Sandy Maillard, membre de la Grève féministe Fribourg

A presque 23 ans, la socialiste Marie Levrat a été élue à la surprise générale au Grand Conseil fribourgeois, dont elle sera la benjamine. Pour Le Temps, elle donne sa vision de la représentativité des femmes en politique et a invité deux autres jeunes personnes de son canton à donner leur point de vue sur la question: Damiano Lepori, 31 ans, président du Centre fribourgeois, et Sandy Maillard, 27 ans, membre de la Grève des femmes.
- L’opinion de Marie Levrat: Gouvernements cantonaux: où sont les femmes de droite?
- L’opinion de Damiano Lepori: En matière d’égalité, les partis du centre et de droite doivent aussi montrer l’exemple
Dans un système patriarcal où le pouvoir est jalousement gardé par un groupe précis de personnes – des hommes cisgenres hétérosexuels blancs, pour ne pas les nommer –, il est difficile, en tant que femme ou personne sexisée, de trouver une place. En proposant ce groupe quasi homogène pour seul exemple, on nous inculque très tôt et insidieusement l’idée que la politique est une affaire d’hommes, que nous n’avons ni la légitimité, ni les compétences requises pour l’exercice de fonctions publiques dans une société construite sur la binarité hiérarchisée du genre.