Opinion
AbonnéOPINION. En renonçant aux droits humains au profit des droits de l’homme dans l’acte de baptême de l’Institution nationale des droits de l’homme, le parlement fédéral rate une occasion symbolique d’entériner une évolution sociale, écrit Alexandre Flückiger, directeur du département de droit public de la Faculté de droit de l’Université de Genève

Il aura fallu presque trois décennies pour que la Suisse accepte de se doter de manière pérenne d’une institution nationale pour la promotion et la protection des droits humains conformément aux Principes de Paris adoptés par l’Assemblée générale des Nations unies en 1993. Intitulée officiellement «Institution nationale des droits de l’homme (INDH) de la Suisse», les chambres fédérales viennent de décider que celle-ci prendra le relais du Centre suisse de compétence pour les droits humains instauré en 2011 à titre de projet pilote. Les «droits humains» redeviennent ainsi «droits de l’homme» ce 1er octobre 2021: le fait d’avoir officiellement promu les «droits humains» pendant une décennie a semblé constituer une avancée visiblement trop audacieuse pour les membres de notre parlement.