Depuis 2013, plus de 15 000 personnes en situation d’exil ont perdu la vie en Méditerranée centrale; s’y ajoute la disparition de plusieurs centaines d’autres personnes exilées, hommes, femmes et enfants, jamais identifiées. Parallèlement, on a assisté à l’interception, au refoulement et au transfert forcé de près de 50 000 personnes contraintes à l’exil par des guerres, les violences répressives et la misère, dans les camps d’internement de Libye; dans une indicible promiscuité, tortures, viols, rackets, formes d’esclavage, travail forcé et trafic d’êtres humains y sont quotidiens. A l’issue d’une enquête longue de trois ans, ces pratiques ont été dénoncées auprès de la Cour pénale Internationale en juin 2019, accusant les dirigeants de l’Union européenne de crimes contre l’humanité. Ces disparitions, ces morts, ces rejets se poursuivent à un rythme élevé. Ils sont le résultat de la coopération serrée de l’UE avec un consortium de milices libyennes, renommé Libyan Coast Guard.