ÉDITORIAL. L’élection de Fabienne Fischer prolonge une dynamique favorable à la gauche genevoise. La sortie de crise passera par la création d’emplois. Si elle devient ministre de l’Economie, la nouvelle conseillère d’Etat verte devra tendre la main à l’électorat de Pierre Maudet

Le Conseil d’Etat genevois change de majorité. En choisissant la Verte Fabienne Fischer pour remplacer l’ex-PLR Pierre Maudet, les Genevois ont fait pencher leur gouvernement à gauche, pour la deuxième fois depuis l’après-guerre. Ce basculement n’est pas uniquement symbolique. Il aura des conséquences concrètes sur les politiques proposées par le Conseil d’Etat. On pense en premier lieu à l’action environnementale. Mais on l’a vu: à gauche, le discours lie crise écologique et crise sociale. Il faut donc s’attendre, plus largement, à un Conseil d’Etat renouvelé qui prendra des positions arrêtées sur les questions de modèle de développement pour Genève.
Cette élection est en ligne avec les votes des Genevois lors des derniers grands scrutins, à tous les échelons. Salaire minimum, caisse de pension des fonctionnaires, multinationales responsables, port de la burqa, élections fédérales: le renversement du Conseil d’Etat est la suite d’une dynamique qui a régulièrement porté la gauche genevoise à la victoire. A ceux qui feignent de craindre un péril rouge, on rappellera que la composition du Grand Conseil n’a pas bougé et que sa répartition en trois blocs n’assure un gain automatique à aucun camp.
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Six magistrats et magistrates portent aujourd’hui sept départements au sein du Conseil d’Etat. La réorganisation à venir délestera vraisemblablement Mauro Poggia et Nathalie Fontanet de dicastères qu’ils assument suite aux sanctions infligées à Pierre Maudet. Il est probable que Fabienne Fischer hérite d’un département qui regroupe l’économie et l’emploi. Si cela se vérifie, la Verte travaillera très directement avec l’électorat de Pierre Maudet, constitué notamment d’entrepreneurs et d’acteurs de l’économie genevoise. Ce sera donc à elle d’initier au nom du Conseil d’Etat ce geste nécessaire en démocratie: tendre la main aux 34% de la population qui ont pensé que l’indépendant était le mieux placé pour redresser le canton.
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Ce signe sera un premier test pour la nouvelle conseillère d’Etat. Les emplois seront au cœur de la sortie de crise que tout le monde attend. Fabienne Fischer devra être à l’écoute de celles et ceux qui les créent. Ce geste renseignera également sur son indépendance d’esprit. Comme élue, saura-t-elle s’émanciper du camp qui l’a portée au pouvoir afin d’agir pour le bien commun? Réponse dès le 29 avril, date de son entrée en fonction.
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Il y a 2 semaines
Cher Monsieur,
Madame Fischer a été élue parce que la droite n'a pas su s'entendre, de plus cette élection a été provoquée par la démission de Monsieur Maudet, pas de quoi en tirer une gloire, la gauche a su être opportuniste, ils ont eu raison.
Mais au vue du dogmatisme des verts, (j'ai été voir leur programme à part faire de l'étatisme à tout craint et sachant que historiquement c'est voué à l'échec cela interroge )
permettez moi donc d'avoir des doutes sur nouvelle élue, je ne suis pas certaine qu'elle s'écarte de ses idées mais peut être que la réalité du terrain, en tant soit peu que cela l'intéresse, la fasse s'éloigner de son dogmatisme, et la rende plus pragmatique rendez-vous dans quelque temps.
Il y a 2 semaines
Si nous en sommes là, c’est quand même la responsabilité unique de Monsieur Maudet.
Il y a 2 semaines
J'ai voté au 1er tour pour Maudet, afin d'éliminer le PLR de la course. Naturellement au 2ème tour, j'ai voté pour Mme Fischer, afin d'éliminer Maudet et les autres de la droite. Les partis tous confondus devront revoir leur copie et changer de dogme afin d'éviter un nouveau désastre en 2023. Tout ce qui touche aux retraites, Caisses de Pension, acquis sociaux, mobilité, taxes ou harcèlement aéroportuaires etc sera le coup de semonce démocratique d'une population qui en a ras-le-bol du dogmatisme politique, toutes couleurs confondues. Car au final, l'électeur au moment de voter regarde tout d'abord comment sauver son porte-monnaie, sans baisse du pouvoir d'achat ainsi que ses acquis sociaux. Qu'il soit salarié au privé ou du secteur publique.