OPINION. Les violences des djihadistes de Boko Haram ont atteint des proportions dramatiques dans plusieurs pays du Sahel et les chrétiens du Nigeria paient un tribut particulièrement lourd, dénonce Christine von Garnier, docteur en sociologie politique, qui pose la question de l’aide militaire étrangère aux pouvoirs nationaux débordés

Il ne se passe bientôt plus un jour sans que l’on apprenne que des personnes civiles ou militaires, chrétiennes ou musulmanes, sont assassinées au Mali, au Niger, au Tchad, au Burkina Faso, en Centrafrique, au Cameroun, en Somalie et au Nigeria, pour ne citer que les pays les plus déstabilisés par les djihadistes. Ils sont armés par des groupes étrangers. Un terrible phénomène qui, telle une épidémie de peste, s’étend de plus en plus au centre du continent africain, faisant fi des frontières. Les facteurs sont multiples, mais il y a plusieurs constances: la pauvreté, le chômage, la drogue (Tramadol) qui fait des ravages, les luttes tribales, la corruption, la faiblesse de l’armée locale souvent corrompue ou des armées étrangères qui ne sont plus tolérées. Les blessures profondes de la colonisation ressortent telles des hydres qui n’ont pas été guéries. Le champ est libre pour les djihadistes.