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La glorieuse certitude du sport

Les promotions inattendues d’Yverdon et de SLO en Super League au détriment du FC Sion provoquent quelques craintes et beaucoup de commentaires négatifs. Les clubs vaudois n’ont pourtant fait que – très bien – leur travail, qui finit toujours par payer

Le président du FC Sion, Christian Constantin, réagit lors du match retour du barrage de promotion en Super League et de relégation en Challenge League entre le FC Stade Lausanne Ouchy, SLO, et le FC Sion ce mardi 6 juin 2023 au stade olympique de la Ponta — © JEAN-CHRISTOPHE BOTT / keystone-sda.ch
Le président du FC Sion, Christian Constantin, réagit lors du match retour du barrage de promotion en Super League et de relégation en Challenge League entre le FC Stade Lausanne Ouchy, SLO, et le FC Sion ce mardi 6 juin 2023 au stade olympique de la Ponta — © JEAN-CHRISTOPHE BOTT / keystone-sda.ch

Sur le papier, tout était parfait. Après s’être réformée ces quinze dernières années, parfois dans la douleur, pour se doter de clubs sains, de dirigeants honnêtes et de stades modernes, la Super League avait décidé de s’ouvrir à deux équipes supplémentaires, passant de dix à douze. Une (double) chance offerte au Lausanne-Sport (LS), au FC Aarau ou à Neuchâtel Xamax, trois anciens clubs sacrés champions de Suisse de football par le passé et retombés depuis en Challenge League.

La Super League a battu cette saison un record de fréquentation avec 13 172 spectateurs de moyenne par match, et la saison suivante promettait plus de belles affiches encore. Sauf qu’à côté du LS, c’est Yverdon-Sport qui a décroché la promotion directe, tandis que l’inattendu Stade Lausanne Ouchy (SLO) s’invitait aussi à la fête en faisant tomber le FC Sion.

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Yverdon et SLO ont réussi une saison extraordinaire mais n’ont attiré que 1500 et 1200 spectateurs de moyenne. Ils sont en train d’essayer de convaincre des joueurs, des sponsors, des collectivités publiques, afin d’avoir une équipe, un budget et un stade dignes de la Super League. Dans le canton de Vaud, les autorités s’inquiètent des renforts policiers qu’il faudra déployer pour encadrer les fans violents de grands clubs dans des lieux peu faits pour les accueillir. En Valais, Christian Constantin s’efforce d’exploiter une faille juridique car, selon lui, Yverdon n’aurait pas dû obtenir sa licence de jeu pour la saison prochaine.

Un SLO qui marche et un Sion assis

Sur les réseaux, des voix critiquent l’arrivée de ces deux vilains petits canards vaudois. Tous, y compris ceux qui défendent le football populaire et rejettent le principe d’une ligue fermée, préféreraient voir le FC Sion que Stade Lausanne. Ils oublient le mérite sportif, et cette loi jamais démentie que le travail paie sur le long terme. C’est la glorieuse certitude du sport. Pour paraphraser Constantin quand il fait du Audiard, un SLO qui marche ira toujours plus loin qu’un FC Sion assis.

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Conscients de cette réalité, de nombreux supporters du club valaisan semblent aujourd’hui moins déçus que soulagés. Ils espèrent que cette désillusion sera l’occasion d’une profonde remise en question d’un mode de gestion devenu archaïque et contre-productif, avec ou sans leur emblématique président.