opinion
Répliquant aux attaques chinoises, l’ambassadeur du Japon à Berne, Ryuhei Maeda, souligne que son pays défend la paix et les principes de liberté, de démocratie et de respect du droit international. Il dément aussi l’idée d’une renaissance du militarisme au Japon

Le Japon défend
la paix et la liberté
Comme le premier ministre Shinzo Abe l’a évoqué lors de son discours d’ouverture au Forum économique mondial de Davos le 22 janvier, le Japon est déterminé, aujourd’hui plus que jamais, à contribuer à la paix dans le monde. Dans ce contexte, il est très regrettable que la Chine ait, semble-t-il, entrepris une campagne internationale visant à propager l’idée erronée d’une renaissance du militarisme au Japon. Suite à la publication de l’article de l’ambassadeur Xu Jinghu (LT du 24.01.2014) qui va de toute évidence dans ce sens, je me dois d’éclaircir à nouveau la position de mon pays.
Tout d’abord, comme le premier ministre Shinzo Abe l’a déclaré immédiatement après sa récente visite au sanctuaire Yasukuni, son intention était de prier pour le repos de tous les Japonais morts pour leur patrie et de rappeler l’engagement du Japon à renoncer à la guerre, en inaugurant une ère où personne n’aura plus à souffrir des affres des conflits armés. Il s’agit là d’une promesse de paix durable et en aucun cas d’une volonté de la part du gouvernement d’honorer les criminels de guerre de classe A, voire de légitimer leurs actions.
Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle le premier ministre Abe chercherait à réécrire l’histoire et à défier l’ordre international d’après-guerre est totalement infondée. Le Japon, par la voix de ses premiers ministres, a clairement exprimé à maintes reprises ses profonds regrets et ses excuses sincères pour les actes commis durant le dernier conflit mondial. Et le gouvernement actuel ne s’écarte pas de cette position. Le Japon a accepté les jugements rendus par le Tribunal de Tokyo (TMIEO) lors de la signature du Traité de San Francisco et le premier ministre est clairement d’accord avec cela.
Le gouvernement Abe ne modifiera ni sa vision de l’histoire, ni son approche diplomatique. Comme pour le peuple suisse, la paix, la démocratie et le respect des droits de l’homme font partie intégrante de l’identité du peuple japonais et notre nation persévérera indéfectiblement dans la voie du pacifisme de l’après-guerre. C’est ainsi que, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, notre pays n’a cessé de défendre les principes de liberté, de démocratie et de primauté du droit tout en contribuant à la paix et à la prospérité en Asie. Ce fait est reconnu par l’ensemble de la communauté internationale et l’assertion de la Chine selon laquelle le Japon serait sur la voie de la remilitarisation est totalement infondée.
Enfin, le Japon accorde une importance toute particulière à ses relations avec la Chine et, au-delà des problèmes ponctuels qui peuvent survenir, continuera à tenter de les améliorer. Le Japon gardera la porte du dialogue avec la Chine ouverte, expliquera le mieux possible sa position et s’efforcera d’harmoniser ses relations avec elle.
Ambassadeur du Japon en Suisse
Prétendre, comme le fait Pékin, que le Japon serait sur la voie de la remilitarisation est totalement infondé
Le Temps publie des chroniques et des tribunes – ces dernières sont proposées à des personnalités ou sollicitées par elles. Qu’elles soient écrites par des membres de sa rédaction s’exprimant en leur nom propre ou par des personnes extérieures, ces opinions reflètent le point de vue de leurs autrices et auteurs. Elles ne représentent nullement la position du titre.