Julian Assange, pris en étau entre liberté de la presse et appropriation démocratique des outils numériques
Revue de presse
AbonnéLondres juge dès ce jour si le lanceur d’alerte doit être extradé vers les Etats-Unis. Les enjeux politiques dépassent largement son cas personnel, celui d’un hackeur prétendument devenu «journaliste» et mué en icône de la transparence

Réclamé par la justice américaine pour avoir publié une masse d’informations classifiées, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, va s’efforcer à partir de ce lundi et pour toute la semaine, puis de nouveau à la mi-mai, de convaincre d’une seule chose la Woolwich Crown Court, à proximité de la prison de Belmarsh, au sud-est de Londres: refuser de l’extrader vers les Etats-Unis.
Pourquoi dans cet endroit bizarre? Parce qu’il est incarcéré dans cet établissement pénitentiaire de haute sécurité depuis sa retentissante arrestation en avril dernier à l’ambassade d’Equateur au Royaume-Uni. Personnage controversé, l’Australien de 48 ans a déclaré lors d’une audience préliminaire qu’il refusait de se «soumettre à une extradition pour un travail de journalisme qui a récolté de nombreuses récompenses et protégé beaucoup de gens». Il risque jusqu’à 175 ans de prison aux Etats-Unis.