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AbonnéOPINION. Le Ministère public genevois condamne une journaliste au mépris du bon sens et de l’intérêt général, constate notre journaliste Frédéric Koller

En découvrant l’enquête de Cécile Tran-Tien sur des armes 3D livrables en kit à la maison en contournant la loi, je m’étais dit «chapeau, voilà à quoi sert le métier de journaliste!» C’était en avril 2019, au JT de la RTS. On y voyait comment un militant pro-arme américain avait mis au point ce système, pourquoi la justice de son pays cherchait à l’interdire, et de quelle façon on pouvait très simplement en Suisse se faire livrer par internet le mode d’emploi et commander l’objet à une entreprise locale de fabrication 3D.
Un expert des armes confirmait la dangerosité de l’engin en plastique, démonstration à l’appui, indétectable par les systèmes de sécurité. Il n’était donc pas absurde de penser que la justice suisse allait s’en préoccuper à son tour. Le Ministère public genevois s’y est effectivement intéressé en ouvrant une instruction pénale qui a abouti à la condamnation à 60 jours-amendes avec sursis… de la journaliste.