Opinion
AbonnéOPINION. Les professeurs Pascal Gygax et Pascal Wagner-Egger de l’Université de Fribourg imaginent une lettre à un enfant sur le point de naître pour expliquer les enjeux du congé paternité sur lequel devront bientôt se prononcer les Suisses

A toi, l’enfant qui va bientôt naître ici, en Suisse, nous souhaiterions t’adresser d’ores et déjà nos plus sincères excuses. Ces excuses, nous te les devons, car tu vas arriver dans une société bien étrange, une société encore trop inégalitaire et, surtout, une société qui s’inquiète moins de ton bien-être que de la défense du ciel ou du chiffre d’affaires des grandes entreprises. Si tes parents sont de même sexe, si tu n’as qu’un parent ou si tes parents ont voulu t’adopter, cette société réagira encore de manière plus navrante, mais si tu le veux bien, nous parlerons de cela une autre fois. Aujourd’hui, nous souhaitons nous excuser, car si tu as une maman et un papa, tu ne verras pas beaucoup ce dernier. Ici, en Suisse, on pense encore que ta maman doit rester à la maison pour s’occuper de toi et que ton papa doit aller travailler. Comme dans certains pays il y a cent ans. C’est rigolo, non?