Qui sommes-nous? Et qui confirme que nous sommes vraiment celui ou celle que nous pensons être? La question de l’identité numérique, qui a passionné mardi le Conseil des Etats, ne saurait se résumer à sécuriser ou à fluidifier les échanges électroniques entre les citoyens, les entreprises et l’administration. Une seule identité et un seul code pour accéder à tous les services, le rêve de tous les internautes. Cela va au-delà de la répartition des rôles entre l’Etat, contrôleur, et les partenaires privés, fournisseurs d’identifiants. Derrière ces enjeux sérieux, c’est l’offensive en règle des géants du numérique, les Facebook, Google, Amazon, qui se profile, avec leur prétention à remplacer l’Etat et ses services publics. Cette confrontation pour le pouvoir est déjà engagée. En cherchant à définir eux-mêmes l’identité des individus par leurs traces numériques, c’est en réalité une réduction digitale de l’être humain que l’on vise. L’individu ne serait plus qu’un document comme un autre.