La liberté intérieure
Opinion
AbonnéPour définir, voire atteindre, la liberté intérieure, le professeur Jean-Claude Wolf fait un détour par le monde antique. Mais elle concerne aussi bien le fait de dire oui ou non lors d'un mariage à l'église que la dépendance que l'on peut avoir à son smartphone. Pour lui, la «liberté intérieure» augmente avec l’exercice pratique consistant à différencier l’important du dérisoire, le faisable de l’irréalisable

Cet été, «Le Temps» a confié ses espaces dévolus aux opinions à six personnalités, chacune sur un thème et une semaine. Le philosophe Martin Morend anime cette cinquième semaine, consacrée à son sujet de prédilection. Retrouvez toutes les contributions de ses invités.
Il y a la liberté de dire oui ou non. Elle est même préconisée par une maxime biblique: «Que votre parole soit oui, oui; non, non» (Mt. 5:37). La question devant l’autel est une situation typique: «Voulez-vous prendre cette femme comme épouse?» Répondre «oui et non» serait impensable, sauf à remettre en cause le principe de la monogamie. Une réponse du genre «j’hésite encore» ne serait pas appropriée. Quand on hésite, il ne faut pas se présenter devant l’autel, au risque de heurter les gens en se défilant. Ce n’est que si la monogamie n’est pas la règle que l’homme – ou, dans un contexte non patriarcal, la femme – pourrait répondre: «Je veux épouser cette personne et une autre aussi.»