Il y a bien longtemps, lorsque j’apprenais le chinois à Pékin, mon enseignante aimait répéter que la modestie était une vertu chinoise fondamentale. Pour illustrer son propos, elle m’expliquait comment répondre à ces petites phrases qui m’étaient adressées quotidiennement. Ainsi, à la remarque, hélas très exagérée, «ton chinois est excellent!», je me devais de répondre par un humble «pas du tout! (nali nali)». Certes, la société chinoise n’est pas la seule à avoir érigé la modestie en vertu, mais nul doute que la politique étrangère de ce pays en a été fortement empreinte depuis les réformes jusqu’à récemment. La modestie a toutefois laissé la place à l’arrogance juvénile d’une nouvelle grande puissance. La crise du covid illustre ce changement.