La littérature russe à l’épreuve de la guerre
OPINION
AbonnéOPINION. Gervaise Tassis, chargée de cours en littérature russe à l’Université de Genève, plonge dans les romans contemporains pour montrer combien, en tout cas jusqu’au 24 février, entre poids des traumatismes du passé et inégalités des chances, leurs auteurs se sont attachés à donner du monde une vision libre et franche

Après quatre séries de débats consacrés à la justice internationale, aux addictions, à l'Afrique, et à la sécurité, c'est au tour de Korine Amacher, professeure d’histoire russe et soviétique à l’Université de Genève, de donner la parole à celles et ceux qui ont consacré leur vie à étudier l’histoire, la culture, la littérature, l’art et les sociétés d’Europe centrale et orientale.
Notre dossier: Russie-Ukraine, archipel de la guerre
«Je n’y suis pour rien!» Voici la seule phrase prononcée par Vladimir Poutine tout au long du roman Le Docteur Garine (2021) de Vladimir Sorokine. Preuve que la littérature russe du XXIe siècle est restée étonnamment libre. Jusqu’au 24 février dernier, les romans contemporains ont raconté la Russie de leur temps, montré comment on y vit et posé des questions cruciales. Certes, certains auteurs avaient déjà choisi de vivre à l’étranger, mais leurs œuvres étaient publiées et lues en Russie. En sera-t-il de même demain?