Mission inachevée, Gabriel Pichon, Ed. Du Tricorne.
Le livre. La blessure de l'ONU
Bagdad, 19 août 2003. Dans les décombres du quartier général de l'ONU
Bagdad, 19 août 2003. Dans les décombres du quartier général de l'ONU soufflé par un camion piégé, Sergio Viera de Mello agonise. C'est autour de cet événement tragique qui vit périr l'une des grandes personnalités des Nations unies, que Gabriel Pichon, son garde du corps au moment des faits, a bâti son livre. Où l'admiration de l'officier de sécurité pour celui qu'il protégeait transparaît à chaque page. Un livre, surtout, qui liste sans devenir accusatoire les questions soulevées à l'époque par beaucoup, comme l'infiltration du personnel local onusien, les failles dans le dispositif de sécurité, et les bévues multiples de la bureaucratie. Les révélations sont au niveau des détails, comme cette livraison d'armes sans percuteurs, ou ces frustrations ressenties par De Mello face au rouleau compresseur de l'occupation américaine. Résultat, confirme l'auteur: «Les fonctionnaires de l'ONU étaient perçus comme des supplétifs de Washington.»
Ce témoignage, centré sur la relation personnelle entre les deux hommes, accorde la belle place au «team de sécurité». Comme si Gabriel Pichon cherchait à travers ses pages une revanche sur le sort. A lire, comme une pièce à conviction. Parmi d'autres.