L’ostracisme: le retour d’une plaie médiatico-politique
Le mot de la liberté
AbonnéOPINION. Les médias et les politiques sont prompts à se saisir des «petites phrases» et dénoncent fréquemment les livres de messagers essentiels à l’apport de faits nouveaux et encombrants, préférant avoir tort avec les intellectuels à la mode

Chaque jeudi, notre journaliste clôt la newsletter «Comment va la France?» avec le point de vue d’un libéral suisse sur l’Hexagone.
L’art de détruire les livres est un mécanisme pervers. Il est pourtant constamment utilisé par les classes politique et médiatique lorsque certains auteurs remettent en danger leurs idées. Le mécanisme est bien huilé. Il consiste à ne pas débattre, mais à mépriser et insulter. Le terme de «facho», qui date de 1968, revient fréquemment dans cette situation. Staline utilisait déjà le mot «fasciste» «comme un couteau suisse qui lui permet d’égorger verbalement quiconque a le malheur de lui déplaire», écrit Michel Onfray dans Autodafés (Presses de la Cité, 2021). L’emploi de facho ne repose «sur rien si ce n’est le désir de salir», ajoute l’essayiste, qui distingue ce fascisme «hystérique» de sa version historique. Un «néofascisme» de gauche est en train d’émerger qui reprend beaucoup à ce dernier, ajoute-t-il. On le retrouve derrière le décolonialisme, le néoféminisme, le racialisme.