Officiellement, il ne s’agit pas de sanction économique russe contre l’UE. Le contexte de crise politique actuelle aurait pu servir de prétexte. Moscou fonde sa décision sur quatre cas isolé de peste porcine africaine (PPA) détectés chez des sangliers aux frontières de la Lituanie et de la Pologne avec la Biélorussie. Bruxelles a alors traité la décision russe sur le plan commercial. Les consultations n’ont toutefois donné aucun résultat. Selon les Européens, Moscou a même fait preuve de mauvaise foi en interdisant l’ensemble des exportations de viande de porc d’Europe alors même que la PPA était localisée proche du territoire russe. Ils pensent même que la maladie serait venue de Russie. Face à un dialogue de sourds sur une mesure disproportionnée, la Commission a déposé cette semaine une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce. Les juges trancheront à Genève.
Mais cette histoire met en lumière un fait important: la Russie dispose d’une forte capacité de nuisance. Troisième partenaire économique de l’UE, elle a absorbé des marchandises et des services pour 123 milliards d’euros en 2013. En cette période où les Etats-Unis plaident pour des sanctions économiques pour punir l’annexion de la Crimée, l’UE se retrouve en difficulté à cause de ses relations économiques profondes avec la Russie.