«Je cherche mes parents et grands-parents biologiques.» Avec cet appel à l’aide, publié en début d’année sur Facebook, l’Argovien Marco Hauenstein a déclenché une vague de solidarité. Abandonné par sa mère toxicomane à l’âge de 3 ans, Marco a grandi dans une famille d’accueil. Aujourd’hui âgé de 19 ans, le Suisse veut retrouver la trace de ses parents et sa quête connaît de multiples rebondissements. Seul indice à sa disposition: un portrait en noir et blanc de Gina Barbara Hauenstein, sa mère biologique, née en 1970 et portée disparue depuis février 2000. Le père étant inconnu, il ne lui reste que le nom de sa grand-mère: Silvia Hauenstein.

Depuis que Marco a publié son message, sa vie a basculé. La solidarité des internautes est impressionnante. Des milliers de personnes ont partagé son statut sur Facebook et d’innombrables commentaires ont suivi: «C’est tellement important de connaître ses propres racines. Je te souhaite bonne chance et j’espère que tu ne seras pas déçu», écrit Sophie. Tandis qu’Esther demande: «Informe-nous quand tu les auras retrouvés!»

Engouement transnational

L’histoire, bouleversante, fait le buzz sur les réseaux sociaux, mais également dans la presse européenne. A tel point que Marco est devenu une véritable star du Net: «Wo bist du, Mutter?» (Où es-tu, maman?) a titré le Spiegel et Die Welt lui a consacré un portrait, tout comme Migros-Magazine. Des célébrités comme le rappeur allemand Kay One lui ont offert leur aide. Des chaînes TV telles que la SRF, RTL ou la BBC l’ont également contacté pour lui demander de participer à des documentaires sur son histoire.

Grands-parents identifiés

Et soudain, à la fin de janvier 2017, sont arrivées de bonnes nouvelles. Grâce à des renseignements d’internautes, Marco a pu repérer ses grands-parents: «C’était un moment très émouvant et j’ai enfin retrouvé une partie de ma famille», écrit-il sur Facebook en remerciant la communauté pour son soutien. Mais l’histoire n’est pas finie, le jeune homme continue de rechercher ses proches, en particulier sa mère.

Sur Twitter, les encouragements se multiplient en allemand, en portugais, en espagnol et en anglais: «Qui peut aider Marco Hauenstein?» demande @Thomas_toao en ajoutant le hashtag #followerpower, afin de pouvoir compter sur la bonne volonté et l’intelligence collective de la twittosphère. Après une intervention de l’Argovien dans une émission sur Tele Züri, @Msteinlin commente: «Quel sympathique jeune homme! Je lui souhaite de tout mon cœur qu’il puisse revoir sa mère!»:

Par contre, au mois de février, le jeune homme reçoit une nouvelle accablante: la police cantonale l’informe de la mort probable de sa mère. En 2013, une promeneuse avait trouvé à Waldshut – en Allemagne, tout près de la frontière suisse, près de Schaffhouse – un os fémoral qu’on attribue à Gina Barbara Hauenstein. Un recoupement ADN avait confirmé que les restes appartenaient effectivement à la mère. Mais la police allemande ignore si elle a affaire à un crime, un suicide, un accident ou une cause naturelle. Fait tragique pour Marco: la police argovienne était au courant des faits depuis 2015, mais elle n’a pas averti la famille, afin de ne pas intervenir dans la procédure d’enquête encore en cours en Allemagne.

La suite sur le terrain

Malgré les difficultés de sa quête et les limites rencontrées sur la Toile, le jeune homme ne renonce pas: «Je ne peux et je ne veux pas accepter que ma mère soit morte.» Aux dernières nouvelles, Marco envisage de se déplacer prochainement à Waldshut pour y poursuivre ses recherches.

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