Mancy: quand la tête ne sait plus ce que font les pieds
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AbonnéOPNION. L’audit sur le foyer de Mancy épargne la conseillère d’Etat genevoise Anne Emery-Torracinta. Pourtant, si l’Etat a failli, elle porte une responsabilité. Celle d’avoir laissé son département se figer dans un maillage bureaucratique kafkaïen, géré à coup d’enquêtes et d’audits se substituant au leadership humain

Si votre maison brûle, que faites-vous? Vous appelez les pompiers et ils viennent. Si votre embarcation, un jour de grand vent sur le lac, menace de chavirer, que faites-vous? Vous alertez les secours et ils viennent. Si votre enfant autiste est brutalisé ou empoisonné à Genève, que faites-vous? Vous criez au secours et un haut fonctionnaire fera une note de service ou un e-mail. Si vous avez de la chance, cela aboutira un an plus tard à un audit sur la gestion des ressources humaines, parce que quand même: il faut d’abord appréhender les problèmes de management avant de s’occuper de votre enfant qui étouffe sous le genou d’un éducateur au bout du rouleau. Mais tranquillisez-vous, on va désormais mettre en place des formations pour que cela ne se reproduise plus.