La fin graduelle des quotas laitiers en Europe à partir de 2009, une mesure prise au nom de la sacro-sainte règle du marché, a produit l’effet souhaité par les acheteurs du lait, à savoir les grands distributeurs et l’industrie agroalimentaire qui transforme la matière première blanche en divers produits. Pour remédier à l’effondrement des revenus, les agriculteurs augmentent la production, ce qui fait encore baisser les prix. Le cercle vicieux!
La crise est exacerbée par l’embargo russe sur les produits agricoles européens, une mesure de rétorsion contre les sanctions économiques et financières contre la Russie liée à l’Ukraine.
En Europe comme en Suisse, les autorités interviennent, notamment grâce aux paiements directs et aux mesures ad hoc, pour aider la filière. L’automne dernier, l’UE a débloqué 500 millions d’euros pour soutenir les producteurs, notamment pour constituer des stocks.
L’Europe tente aussi de convaincre les Chinois à consommer plus de lait, du fromage et du beurre. Une forte délégation d’industriels s’est rendue en Chine le mois dernier. Elle veut également écouler son surplus dans le continent malgré les protestations d’agriculteurs qui craignent que le dumping européen ne tue leur propre filière.
En attendant, le surplus est loin d’être absorbé. Bruxelles a annoncé de nouvelles mesures pour fin juin. C’est pourquoi la mobilisation se poursuit.