Cela s’est passé au Qatar, dans ce pays si étranger aux mœurs footballistiques que même l’élimination rapide de son équipe nationale ne lui a fait ni chaud ni froid, et pas seulement parce qu’il dispose désormais d’un parc de stades climatisés dont il va bien devoir trouver quoi faire.
Retour à l’hémisphère Sud
Les Argentins voulaient ce titre plus que n’importe quel autre pays au monde et cela s’est vu sur le terrain et dans les tribunes. Chez eux, il n’a jamais été question de boycott, comme dans aucun des pays d’Amérique latine, d’Asie ou d’Afrique. Pour la première fois depuis 2002, le trophée repart dans l’hémisphère Sud et ce n’est pas une coïncidence.
Lionel Messi est champion du monde, comme Mario Kempes, comme Diego Maradona. Il est champion du monde comme n’ont jamais pu l’être Alfredo Di Stefano, Johan Cruyff, Michel Platini, Marco van Basten, Roberto Baggio ou Cristiano Ronaldo, dont les records de but paraissent bien secondaires. Dans l’euphorie du moment, certains le consacrent déjà comme le meilleur joueur de l’histoire du football.
Une religion réellement universelle
On peut en débattre mais cela montre bien la force symbolique universelle que la Coupe du monde conserve malgré les scandales et les errements qui l’escortent. Quand le CIO ne cesse de se demander comment réinventer les Jeux olympiques, la FIFA compte ses milliards, de dollars et de téléspectateurs, et n’éprouve aucune nécessité de remise en question.
Des dizaines de milliers de supporters de l’Albiceleste étaient présents au Qatar pour chanter à l’avènement de Messi. Des myriades de Rois mages, donc, guidés par une troisième étoile et une foi incommensurable dans le Dieu football, religion laïque et réellement universelle.
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