Opinion
AbonnéOPINION. Enseignant d’allemand au Gymnase de Chamblandes, Laurent Marmier condamne la volonté actuelle de faire de l’école numérique le nouveau graal des politiques éducatives, au nom du Collectif d’enseignant·e·s critiques face à l’école numérique

Tout comme la barbe n’élève pas l’abruti au rang de philosophe, une tablette connectée ne permettra pas à nos chères têtes blondes de devenir les érudit·e·s de demain. Ce mirage techniciste, largement entretenu par les géants du numérique ou l’OCDE, trouve malheureusement un écho complaisant dans la presse et parmi nos élu·e·s. Ainsi peut-on lire, dans ces colonnes, le 8 juin que l’enseignement à distance serait «peut-être une des rares bonnes surprises de la crise sanitaire et a permis à l’école vaudoise de faire un bond en avant». «En direction du mur», serions-nous tenté·e·s d’ajouter. En effet, la littérature scientifique (Le Désastre de l’école numérique, 2016; La Fabrique du crétin digital, 2019; Critiques de l’école numérique, 2020) concernant le numérique à l’école n’appelle nullement aux éloges. Bien au contraire. Voici un bref tour d’horizon des principaux écueils.