OPINION
AbonnéOPINION. Fin brutale des bilatérales, atermoiements en matière de réexportation d’armes… Le Conseil fédéral est devenu un bureau central du conformisme helvétique dont l’immobilisme et le refus de s’engager inquiètent l’essayiste François Cherix

D’un naturel prudent, les Suisses n’attendent pas de miracle du pouvoir politique. Ils savent que leur système est une grande complication qui ne donne pas souvent l’heure exacte. Ils acceptent que le Conseil fédéral semble souvent plus à l’aise dans la procrastination que dans la vision prospective. Ils ont même pris l’habitude de voir le collège se transformer en billard à sept bandes sur lequel chaque élu joue davantage sa trajectoire personnelle que la sagesse collective. Toutefois leur tolérance à la modestie de l’action gouvernementale pourrait diminuer tant l’exécutif paraît aujourd’hui somnolent.