Les mosquées font-elles le lit du terrorisme? Pas directement le plus souvent. Mais elles enseignent sans relâche une loi divine qui s’oppose frontalement à celle des hommes, la démocratie. Elles l’enseignent à des milliers d’enfants. Avant que ne poussent davantage de plantes vénéneuses sur ce terreau, il faut demander des comptes à leurs responsables. D’urgence!

Que faire après les attentats de Paris? Pas grand-chose, semble répondre la Suisse. En France, la police perquisitionne de nombreuses associations et mosquées. Et en Suisse? On apprend que Winterthour est dans la tourmente, comme l’est la Mosquée de Genève. Mais c’est en France que les imams de cette dernière sont inquiétés.

Au centre des Eaux-Vives, Hani Ramadan suit en toute sérénité la voie des Frères musulmans. L’un de ses sermons appelle au djihad: «Mohamed Morsi s’est tenu au principe qui seul peut sauver cette communauté […]. Ce principe, c’est que nous devons aimer la mort comme eux aiment la vie. La mort dans la voie de Dieu est notre désir suprême.» Une profession de foi directement issue de la devise de la confrérie: «Dieu est notre but, le prophète notre chef, le Coran notre constitution, le djihad notre voie, le martyr notre plus grande espérance». L’imam ne cesse sur son blog de la Tribune de Genève de dénoncer le complot américano-sioniste soutenu par les Européens. Il forge la haine des démocraties.

Le Frère musulman Ghaleb Himmat a été l’un des pourvoyeurs de fond des mêmes Frères musulmans contribuant durant deux décennies à tisser leur toile d’araignée en Europe. Il est aujourd’hui le président de l’une des deux associations islamiques de Lugano. Un autre Frère, Mohamed Karmous, est à l’œuvre dans des mosquées du canton de Vaud et du Tessin (avec Himmat). L’imam de la Mosquée de Lausanne, Al Rifai, a déjà eu affaire à la justice pour des prêches de haine. Nous sommes traités sans cesse dans son site de mécréants, voire d’«ennemis de Dieu».

Les œuvres de Youssef Al Quaradawi, insurpassable en matière de fanatisme et d’antisémitisme, sont vendus dans les mosquées. A chaque Salon du Livre, l’Association culturelle des femmes musulmanes de Suisse (NE) de Nadia Karmous en propose une sélection. L’Association de Fribourg indique que sa référence religieuse est le «Conseil européen de la fatwa et de la recherche», un organisme de Frères musulmans dirigée par Al-Qaradawi. Tariq Ramadan, l’une des vedettes avec son frère de ces mosquées, est un ami de cette éminence grise des sunnites.

Il faut connaître cette confrérie, le mouvement le plus influent du monde arabe, responsable de nombreux attentats et champion de la haine anti occidentale. Il faut s’initier aux hadiths, à la biographie de Mahomet, au Coran et aux innombrables versets qui condamnent les non-musulmans à l’enfer et les insultent. On comprend à les lire que des esprits radicalisés puissent verser dans le djihadisme. Le jeune Genevois parti pour la Syrie a appris selon sa mère «de façon boulimique le Coran».

Des imams en 2015 ne peuvent se prononcer contre la lapidation. Interrogés par la TSR, trois religieux ne réussissent pas à la condamner. Deux d’entre eux officient dans les plus grands lieux de culte de Suisse romande, la Mosquée de Genève et le Complexe culturel des musulmans de Lausanne. C’est que la lapidation figure dans leurs textes sacrés, comme la polygamie, le fouet, l’amputation, la condamnation à mort des apostats, le djihad…

En mai 2014, peu après la tuerie au Musée juif de Bruxelles, j’ai fait une balade sur les sites d’une douzaine d’associations romandes. Ma question: comment traitent-ils cette question du terrorisme? Résultat: néant. Pas un mot sur la question, pas une conférence sur le sujet. Un habitué de la Mosquée genevoise observait en août de cette année, qu’un des imams français a dénoncé le terrorisme. «C’est du jamais-vu», s’exclame-t-il. Et tout à coup, tous ces faux parleurs deviendraient des vecteurs de la prévention?

Ces leaders portent des revendications incessantes. Ils exigent par exemple qu’on autorise les foulards, les niqabs, les burkinis et l’habit islamique de fillettes à l’école. Et cela au nom d’une liberté de religion qu’ils ne respectent même pas eux-mêmes… ce qui conduit Gottfried Locher, président du Conseil suisse des religions, à mettre à l’agenda du conseil: «pouvoir quitter librement sa religion». Oui, en 2015, en Suisse!

Dans ce cas comme pour les autres composants de l’islam, nous avons le droit, le devoir même, de réclamer des comptes. Question de prévention.

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