Arrêtons cependant les remarques négatives. On ne parle pas mal d'un demi-mort. Il faut, hélas, que nous nous préparions à l'enterrement de la chaise blanche en plastique, espèce en voie d'extinction. Je m'en suis rendu compte en constatant que même à Moscou ou à Tel-Aviv – deux hauts lieux de la chaise blanche – on commence à la remplacer par des chaises en métal, en bois, en bambou ou en pierre. Et plus près, notre capitale à nous s'est même donné un règlement pour le mobilier des terrasses, avec des bons et mauvais exemples – la chaise blanche étant évidemment le mauvais. Pour l'instant, l'Etat n'impose pas encore avec toute la sévérité possible l'élimination de la chaise blanche à Berne, mais il encourage fortement les restaurateurs à la pousser vers la retraite.
C'est pourquoi le moment est venu de prendre congé d'une image qui nous fut familière, à défaut d'être belle.
A moins qu'une surprise (prévisible) ne se présente à l'horizon: le grand retour de la chaise blanche en plastique. Dès que le dernier café, le dernier snack-bar ou buvette, le dernier restaurant bon marché aura liquidé ses chaises blanches, elles réapparaîtront dans telle discothèque branchée, dans tel bar à la mode, dans tel café huppé. Affaire à suivre…