Qu'est-ce qui ne me plaît pas dans notre journal télévisé à nous? Le choix du contenu, trop souvent, plus influencé par l'afflux d'images que par l'importance du sujet. Le fait, ensuite, que les présentateurs plongent en permanence le regard dans mon salon (en lisant bien sûr leur téléprompteur). Je préfère le journal télévisé allemand, où ils utilisent encore du papier, et tournent donc parfois le regard. (Ne nous a-t-on pas dit, quand nous étions petits, qu'il est impoli de regarder fixement quelqu'un?) Je ne suis pas amateur non plus des jolies filles de la météo. Cet officier de marine sur la RAI italienne est raide et ne nous offre pas plus de soleil, mais au moins il nous annonce la pluie de façon plus compétente. Je déteste en plus le moment où les présentateurs, à la fin de l'émission, essayent d'être drôles: pour moi, le journal télévisé, ce n'est pas les guignols.
Finalement, j'ai beaucoup de peine à comprendre pourquoi les stations n'arrivent pas à faire en sorte que leurs journaux télévisés – émissions phares qui revendiquent la fiabilité – commencent à l'heure pile. Chez France 2 ou TF1, ils commencent souvent trop tôt, chez nous en Suisse alémanique en retard. Même l'émission d'information qui s'appelle «Zehn vor zehn» (dix heures moins dix) se fait attendre plusieurs minutes. Comment faire confiance à un programme dont, déjà, le nom est faux?