ÉDITORIAL. L’attaque du Capitole, encouragée par Donald Trump, ne doit pas faire oublier la responsabilité d’une centaine d’élus républicains, qui n’ont cessé de remettre en question la légitimité de l’élection de Joe Biden

Le chaos provoqué par des trumpistes en colère à l’assaut du Capitole va durablement marquer les esprits. Ces scènes, aussi choquantes que honteuses, donnent une image déplorable de la démocratie américaine. Donald Trump en est le principal instigateur. Aux abois, dans le déni le plus total, le président a, par sa rhétorique agressive, son incapacité à reconnaître sa défaite et sa propension à faire écho aux idées conspirationnistes, galvanisé ses militants les plus virulents. Il les a, depuis des mois, nourris de haine, alimentés de contre-vérités. Puis, il a observé sa folie destructrice opérer. Ce 6 janvier 2021 restera comme le jour où la démocratie américaine a touché le fond.
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Comment neutraliser un Donald Trump en roue libre jusqu’au 20 janvier, jour où Joe Biden deviendra le 46e président des Etats-Unis? Son attitude indécente, après quatre ans de règne chaotique, laisse augurer le pire. Des voix s’élèvent pour réclamer son départ immédiat de la Maison-Blanche. L’idée d’invoquer le 25e amendement de la Constitution a été évoquée parmi des membres de son cabinet. Mais Donald Trump n’est pas l’unique responsable de ce qui est arrivé mercredi. Des élus républicains, complices, l’ont soutenu dans son délire de ne pas reconnaître sa défaite. Malgré l’absence de preuves de «fraudes massives». Sans respecter le vote des grands électeurs, ni les décisions de tribunaux. En ignorant même la Cour suprême.
Lire également: A Washington, le choc après l'attaque du Capitole
Bien sûr, des poids lourds du parti ont fini par s’en désolidariser. Mercredi, Mitch McConnell, jusqu’ici président de la majorité républicaine au Sénat, a, avant les scènes de chaos, dénoncé la «spirale mortelle» qu’impliquerait le refus de certifier l’élection de Joe Biden. Mais il a réagi tardivement. Il n’a reconnu la victoire du démocrate qu’après la confirmation du Collège électoral, à la mi-décembre. Autre fidèle de Trump, le sénateur Lindsey Graham ne lui a tourné le dos qu’après l’insurrection. Au total, ce sont bien 147 élus républicains qui se sont opposés, au Capitole, à la victoire de Joe Biden. Contester la légitimité d’un président élu, dans le plus grand irrespect des institutions, a de lourdes conséquences. Ce cirque politique et les scènes de chaos donnent, de l’aveu même de George W. Bush, des airs de «république bananière» aux Etats-Unis.
Lire encore: Nicole Bacharan: «La démocratie américaine s’est vue mourir»
Joe Biden va démarrer son mandat avec un pays en lambeaux, bouquet final de la présidence Trump. Et le besoin urgent de restaurer son image, de retrouver «honneur, décence, respect et tolérance».
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Il y a 2 semaines
Les faits montrent que trump n'aurait jamais dû être élu président. Honte aux républicains, qui l'ont d'abord laissé les représenter, qui ont soutenu ses agissement erratiques pendant quatre interminables années et surtout, qui ont commis le crime d'empêcher sa destitution. Ce parti politique est ainsi devenu indigne et risque fort de le payer longtemps.
Il y a 2 semaines
« Seule la démocratie permet à n’importe qui d’arriver au pouvoir ». Platon s’en réjouissait. Aristote le déplorait. (C’est peut-être l’inverse !)
Rien de plus normal que ce soit la plus grande démocratie du monde, reconnue et revendiquée, qui en donne la plus formidable illustration.
L’abcès a éclaté. Les États Unis sont un grand pays. Mais il en existe d’autres qui prennent le chemin pernicieux du populisme...
Il y a 2 semaines
Effroyable ! Un président irresponsable qui a fomenté un coup d'état contre la démocratie mérite la prison à vie.
Il y a 2 semaines
La plupart des grandes villes américaines ont ete dévastées durant "l'été de l'amour" par des groupes anarchistes de gauche et le mouvement BLM. Personne au Congres n'a émis le moindre outrage. La gauche se réjouissait et la droite a peur de la gauche. Ce mercredi, le Congres a eu un gout furtif, durant une petite heure, de ce qu'un nombre important de leurs constituants a du endurer durant l'été. Je ne vais pas les plaindre. D'autre part, sans analyser les rancunes de chacun de ces groupes et certaines sont absolument justifiées, je constate que la rage des Antifa ou de BLM se concentre sur leurs voisins innocents alors que la rage de Quanon a au moins la décence de se concentrer sur les responsables; le pouvoir politique.
Il y a 2 semaines
Encore 11 jours de suspens...
Que va t- il encore "mijoter" dans l’intervalle ?
Il y a 2 semaines
Le côté positif des graves événements du 6 Janvier 2021 est que la démocratie Americaine sortira renforcée
Il y a 2 semaines
Donc, Daniel F. parle de "faits" qui "démontrerait" que Trump n'aurais pas du être élu pésident. Je le soupçonne d'être plutôt démocrate, grand bien lui fasse, et ce genre d'affirmation lui semble tout à fait normal à lui, comme à ses proches. Par contre, lorsque Trump parle de "faits" qui "démontrerait" que Biden n'aurais pas du être élu pésident, là c'est différent, c'est un scandale, une affirmation honteuse. le nazisme, etc.
On dit exactement la même chose des deux côtés !!!
Tout cela est grotesque: Jamiroquai qui menacerait la démocratie aux USA est grotesque, Trump est grotesque, Joe Biden (qui nous explique qu'il y a une différence de traitement entre BLM et les émeutiers du capitol) est grotesque. Le niveau intellectuel de la politique en occident est une catastrophe et le niveau des journalistes l'est également. On a touché le fond avec une politique vidé de son sens avec des techniques de comm' érigé en vérité absolue. Plus rien n'est réfléchi, tout est instantané. Aucune stratégie, uniquement des petites tactiques.
Il y a 2 semaines
Le concept 'too big to fail' devrait aussi s'appliquer à la politique.
Les enjeux d'aujourd'hui sont devenus largement trop important pour que quelques personnes seules puissent en décider le sort sans que le peuple soit amener à donner son opinion.
Des gardes fous devraient etre mis en place dans leur constitution pour limiter ce genre de risques
Il y a 2 semaines
"Chaos", "le jour où la démocratie américaine a touché le fond" : avez-vous perdu le sens des mots, Mme de Graffenried? Où étaient vos hyperboles l'été dernier, lorsque des douzaines de villes américaines étaient en feu suite aux émeutes BLM et Antifa? Vos compétences rédactionnelles sont formidables, apporter à vos articles davantage de nuance ne pourra que leur donner l'objectivité qu'il leur manque.
Il y a 2 semaines
Il est clair que les démissionnaites de la dernière heure ne l'ont pas fait pout sauver la démocratie, mais parce que le bateau coulait. On peut sans difficulté imaginer que, si l'assaut du Capitole avait permis à Trump de se maintenir, tous se seraient rangés à ses côtés !
Lâches et opportunistes jusqu'au bout.
Il y a 2 semaines
Fabien H, qui est manifestement Trumpiste, emploi des arguments fallacieux pour comparer deux situations qui ne sont pas comparables.
On ne comparé pas des noirs qui manifestent contre un état et une police raciste et des manifestants qui nient le processus démocratique et veulent garder le pouvoir par la force.
Il y a 2 semaines
@ Jeff B. Vous avez très bien résumé la dichotomie entre les deux groupes, en effet BLM souhaite que le politique reconnaisse ce racisme systémique et y mette fin. Alors que les pro-Trump ne souhaitent qu'empêcher un processus démocratique d'aboutir à son terme. Certains ne voient apparemment pas la différence. Cela ne signifie pas que BLM soit un mouvement pacifiste, il est revendicatif pour une juste égalité entre les citoyens américains et des débordements ont eu lieu. Mais l'acte des supporters de Trump se base sur un mensonge et une négation de l'Etat de droit.
Il y a 2 semaines
Alors, voilà où nous en sommes : Jeff B affirme que Fabien H. a des arguments qui sont des illusions à propos des manifestations BLM alors que jusqu'à preuve du contraire, les manifestations BLM ont existées, elles se sont bien déroulées, ce ne sont pas des illusions. Puis ensuite, Fabien H. parle d'un état et d'une police américaine raciste. Donc je rappelle que Fabien H. met dans le même paquet 52 police d'état et plus de 3000 police municipale. Je pense qu'une telle affirmation est un sujet qui permettrait de couvrire une vingtaine de Doctorat de sociologie. Elle me semble extrêmement discutable voir justement "illusoire" ... ce qu'il reproche justement à Jeff B
Fabien H n'est pas venu ici dans un optique d'échange mais dans une arène de combat. Il se désigne un adversaire et tous les coups sont permis. On traite l'adversaire de n'importe quoi car il est exclu du genre humain, il est cancelled, il doit disparaître. Fabien H considère son opinion comme étant une vérité sacré, exacte et pur qui ne souffre d'aucune discussion. Nous ne sommes plus dans la politique mais dans le domaine du sacré et du religieux.
Il y a 2 semaines
Votez populiste ! Croyez aux belles promesses et aux rêves ! La réalité, cette fois brutale et aux relents d'incendie de Rome ou du Reichstag, nous montre où ces choix peuvent mener. Les clivages des partis politiques ouvrent la porte à tous les extrèmes. Si vous êtes élus, soyez responsable de votre mandat et si vous votez, réfléchissez 2 fois avant de croire aux belles promesses.
Il y a 2 semaines
Sans les réseaux sociaux rien de tout cela ne serait arrivé... Ni l'élection de Trump, ni la fin lamentable de cet épisode peu glorieux mais qui malheureusement ne sera pas le dernier...
La dimension qui fait défaut à ces résaux si sots qui permettents d'élever si haut l'inconstance c'est "le temps".
Il y a 2 semaines
Yann F : Comparaison n'est pas raison. Je n'ai jamais affirmé que les manifs blm n'avaient pas existé, mais qu'on ne pouvaiy les comparer, ne serait ce que sur le fond, à l'invasion du Capitole par les pro Trump. Attention, je ne dis pas que lorsque la cause à défendre est bonne, on peut tout se permettre, mais reconnaissez que les noirs sont souvent victimes de racisme aux US et que, parfois, on peut comprendre (sans excuser) qu'ils aient envie d'en découdre.
Il y a 2 semaines
Pour une année réflexive, des essais, matière à penser, intéressante, voire possiblement utile ...
LE TRIOMPHE DE LA BÊTISE. OU LE GÂTEAU AU CHOCOLAT DU PRÉSIDENT TRUMP
LA TYRANNIE DES BOUFFONS. SUR LE POUVOIR GROTESQUE
APOCALYPSE COGNITIVE
COMMENT SOMMES-NOUS DEVENUS SI CONS ?
LES MALADIES CHRONIQUES DE LA DÉMOCRATIE
LA MORALE DE CETTE HISTOIRE. GUIDE ÉTHIQUE POUR TEMPS INCERTAINS
COMME ON NOUS PARLE
LA SOCIÉTÉ DE CONSUMATION
LES DÉCISIONS ABSURDES I, II, III
C'EST L'HEURE DES CONTES
Il y a 2 semaines
Souvenons-nous =>
1) https://www.revmed.ch/RMS/2017/RMS-N-553/Donald-Trump-sa-maladie-mental…
2) https://www.lepoint.fr/monde/donald-trump-un-clown-sociopathe-bientot-a…
Il y a 2 semaines
"Regarder du côté des Républicains" c'est, à mon sens, se tromper de direction. C'est cet aveuglement qui fera que demain nous aurons OBLIGATOIREMENT un Trump Suisse, Français, Allemand, Belge, etc...
Car Trump n'est pas "apparu par magie". Il est le fruit d'un système que NOUS avons mis en place, et que NOUS laissons se développer. Il représente en effet la bipolarisation de toutes nos sociétés. Celle qui veut que d'un côté il y a ait les "élites", c'est à dire les ingénieurs et au dessus. Ce qu'en France on regroupe sous le terme CSP+. Et que de l'autre il y est le "petit personnel", c'est à dire les "emplois de service", les "emplois WallMart", ... Et qu'entre les deux il n'existe plus rien. Et que donc, sauf cas individuels exceptionnels, il n'y ait plus aucune possibilité d'évolution sociale. C'est ce qui, en France, a donné les "Gilets Jaunes". C'est ce qui, demain, donnera des "Trump" européens.
Il y a 2 semaines
quelle conclusion tirer? la présidence Biden ne sera que l'oeil du cyclone et des fous encore plus furieux vont surgir. Biden ce n'est pas la Gauche ou le Communisme, c'est l'UDC tendance droite. Les USA ne sont pas un partenaire fiable, à savoir s'ils ne l'ont jamais été. Système imparfait, l'Europe doit se construire sans eux et prendre son autonomie, et nous avec. Donnons à l'Europe sa grandeur, pour paraphraser un politicien US oublié.
Il y a 2 semaines
Parmi les champs de ruines que laissent Trump et ses soutiens derrière eux, il en est un qui demandera des efforts considérables pour être reconstruit: celui de l'enseignement et de la recherche. On sait le peu d'intérêt que le président sortant lui a toujours manifesté, le confiant à une milliardaire philanthrope avec peu d'expérience de l'enseignement, Betsy Devos. Sa secrétaire à l'Education vient à son tour de lui présenter sa démission. Dans sa lettre du 7 janvier, elle écrit:
“We should be highlighting and celebrating your administration’s many accomplishments on behalf of the American people. Instead, we are left to clean up the mess caused by violent protesters overrunning the U.S. Capitol in an attempt to undermine the people’s business. That behavior was unconscionable for our country. There is no mistaking the impact your rhetoric had on the situation, and that is the inflection point for me.”
(On peut lire la lettre entière à l'adresse suivante: https://static.politico.com/8b/7a/29084d4f45b89aa9e49f4ba01690/devos-le…).
Très controversée pour avoir combattu plusieurs réglementations de l'ère Obama, critique souvent acerbe de l'enseignement supérieur, impopulaire parmi l'électorat libéral, à la suite des violences de mercredi, DeVos rejoint maintenant les partisans d'une destitution de Trump en vertu du 25e amendement.
Ceci empêchera-t-il pour autant les trumpistes de continuer à envoyer leurs enfants dans les meilleures et plus chères universités privées du pays, tout en continuant à dénigrer le système d'enseignement public?
Que faut-il attendre du nouveau secrétaire à l'Education que Biden a choisi, Miguel A. Cardona, commissaire de l'enseignement du Connecticut au bénéfice d'une longue expérience des écoles publiques? Parviendra-t-il à faire sortir celles-ci du champ de bataille des idéologies?
Il y a 2 semaines
A fabien h
La rage de Qanon? Le gars du pizzagate? Sérieux?
Attention aux reptiliens démocrates qui font des rites sataniques dans le sous sol d'une pizzeria (pizzeria sans sous sol) et au 200000 enfants qui disparaissent chaque années au US (non mais 200000 par an, ça se voit pas). Sans compter le tas de co..erie qu'il ou ils ont sortis.
Vous avez fait ma soirée :)
Il y a 2 semaines
Merci de vos contributions pertinentes. Mais il y a un bon côté des choses. Voici 15 jours, on imaginait encore Trump se représenter en 2024, avec le soutien des républicains, qui ne pouvaient pas faire autrement, compte tenu du poids politique de l'intéressé et de son bilan économique avant le virus.
Maintenant, pour moi, il est douteux que Trump ait un avenir politique personnel, et je n'imagine pas les républicains le soutenir. Je pense même que les attaques de sa part contre l'administration Biden ne seront plus crédibles. Hélas ! il en va autrement du Trumpisme, des QAnon, qui risquent de marquer durablement le paysage américain.