Dans ce flot d’intervenants, l’un d’eux a retenu toute mon attention. Il s’agit de Thomas Aeschi, conseiller national zougois. Acteur-né à en croire sa prestation, l’élu UDC s’offre une rasade de kirsch avant que sa tête ethanolée ne s’écrase de son poids sur une table de jardin. Une première réaction fut de douter de la résistance physiologique de l’élu à l’eau-de-vie qui titre à 41% (j’ai vérifié!). Mais une étude minutieuse de la saynète permet de sauver l’honneur de l’intéressé: ce n’est pas du côté de la cerise qu’il faut chercher le coupable de son évanouissement, mais bien de celui du contenu d’une étrange fiole, étiquetée «K.O.-Tropfen». Autrement dit: GHB ou drogue du violeur.
«Non. L’UDC n’aurait pas osé faire ça?» me suis-je dit dans un élan de naïveté. Et bien si. Elle s’amuse apparemment, et sans beaucoup de pudeur, de l’affaire qui a opposé la députée zougoise Jolan Spiess-Hegglin à son homologue UDC Markus Hürlimann. L’écologiste l’avait accusé de l’avoir droguée avant d’abuser d’elle. La justice n’avait finalement retenu aucune charge contre lui, qui avait répliqué par le dépôt d’une plainte pénale pour calomnie.
Je ne sais que retenir de l’humour des démocrates du centre. Ils diront peut-être que la femelle l’avait bien cherché. Ou qu’il ne s’agit que de l’histoire d’une députée aguichante qui n’a assumé ni l’alcool ni son flirt avec l’ennemi. Je dirai plutôt que cela en dit long sur le respect de l’UDC vis-à-vis d’une affaire sordide impliquant une mère de trois enfants.