Et si on taxait plus l'eau pour étancher la soif de l’Ouest américain?
OPINION. Taxer l’eau pour obliger ses utilisateurs – et d’abord ses premiers consommateurs, les agriculteurs – à mieux l’utiliser: une piste de solution, avec des garde-fous pour les ménages les moins aisés, selon l’économiste Jeffrey Frankel
Une méga-sécheresse – la pire depuis 1200 ans – ravage l’Ouest américain depuis vingt ans, alimentant des incendies de forêt et exacerbant les pénuries chroniques d’eau dans la région. A mesure que les températures mondiales continuent d’augmenter, les sécheresses sévères deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses – une tendance qui ne se limite pas aux Etats-Unis. L’Europe du Sud, l’Afrique de l’Est et du Nord, l’Australie et certaines parties de l’Asie et de l’Amérique latine sont également aux prises avec une pénurie extrême d’eau.
Le 22 mai, sept Etats américains de l’Ouest ont conclu un accord historique visant à réduire l’extraction de l’eau du fleuve Colorado dévasté par la sécheresse. L’Arizona, la Californie et le Nevada se sont engagés à réduire de 14% leur consommation dans le bassin du fleuve Colorado, une source d’eau vitale pour environ 40 millions de personnes, d’ici à 2026.