OPINION
AbonnéOPINION. Le 30 janvier marque le 75e anniversaire de l’assassinat du Mahatma Gandhi. Le philosophe Ramin Jahanbegloo, de l’Université Jindal, s’interroge sur la place qu’occupent encore ses idées de résistance non violente et de transformation de soi

Il est pratiquement impossible de vivre en Inde sans voir ou entendre parler de Gandhi tous les jours. Gandhi est probablement, et de loin, l’Indien le plus reconnaissable figurant sur les billets de banque, il est également honoré dans toute l’Inde avec ses statues érigées au milieu des places des villes et ses photos affichées sur les murs des bureaux d’affaires et des magasins ou même des restaurants. Mais cela ne signifie pas nécessairement que Gandhi soit bien lu et compris par tous les Indiens. Un rapide coup d’œil à la politique indienne au quotidien et aux débats dans la presse et les autres médias montre que son esprit n’est plus présent dans son pays natal. Bien que son nom soit prononcé par tous les politiciens et managers indiens, lorsqu’il s’agit de ses enseignements, les jeunes technologues de la classe moyenne, les juristes d’entreprise et les hommes d’affaires en Inde le considèrent comme une figure régressive et démodée qui a eu tort de préférer une vie simple à un style de vie consumériste.