Opinion
AbonnéLes témoignages et doléances des patients, de leurs proches et des médecins traduisent les champs de tensions dans lesquels se trouve l’hôpital. Des patients numérisés et donc à risque d’être dépersonnalisés, et des soignants devenus prestataires de services, écrit Béatrice Schaad, professeure à l’Unil et directrice de communication du CHUV

Cet été, «Le Temps» a confié ses espaces dévolus aux opinions à six personnalités, chacune sur un thème et une semaine. Après l’avocat et chasseur de criminels de guerre Alain Werner (retrouvez toutes les tribunes sur la justice internationale ici), c’est au tour de Gisou van der Goot, professeure et vice-présidente de l’EPFL, de faire écrire ses invités, sur la science, le climat, mais pas seulement.
Le fils de Claire, 10 ans, devait décéder dans les semaines à venir. Elle le savait. Elle avait suivi l’évolution de sa maladie depuis sa naissance et tout avait été tenté pour le soigner. Ce jour-là, elle avait rendez-vous à l’hôpital avec une médecin qui devait lui expliquer la notion de «retrait thérapeutique», et lui détailler ce qui allait être mis en place pour accompagner son fils jusqu’à son décès.