Opinion
AbonnéOPINION. Le non des syndicats à l’accord-cadre avec l’UE signifie le refus d’une politique néolibérale qui a déjà fait assez de dégâts, explique le nouveau président de l’USS, Pierre-Yves Maillard

Cela ne traîne jamais longtemps. Quand une force syndicale ou politique s’oppose à une étape du processus d’intégration européenne par la libéralisation des marchés, elle subit de sévères rappels à l’ordre moral. Les curés du temps passé, devant les écarts de leurs brebis avec le droit chemin, utilisaient un peu le même ton, entre compassion et consternation. Les opposants sont décrits en gros comme de pathétiques imbéciles: ils n’ont pas compris, ils sont «négligents», il faut mieux leur expliquer. Et si, après cette phase de pédagogie impatiente, ils ne se soumettent pas, alors ils deviennent les méchants ou, à peine moins grave, ils font le jeu des méchants.