L’Afrique? Y avait-il même songé? Willy Tschamper sillonnait la Suisse à vélo à la recherche d’un emploi. Rien, nulle part. Il avait pourtant décroché un diplôme d’ingénieur, mais sortant de son temps dans l’armée, il se découvrait chômeur. Alors, le Neuchâtelois de Saint-Aubin a pédalé outre-Jura. A Paris, on lui a proposé un boulot aux colonies. Au printemps de 1937, il gérait une imprimerie à Dakar, et deux ans plus tard il dirigeait à Douala la sortie de presse de L’Eveil du Cameroun. Puis la guerre a commencé. De Gaulle cherchait en Afrique des soldats qu’il ne trouvait pas dans la France subjuguée. Tschamper s’est engagé dans une unité de la Légion qui l’a embarqué jusqu’en Syrie, puis dans les sables d’Egypte et de Libye face aux chars de Rommel, en Tunisie où il a été blessé, en Italie et en Provence pour libérer l’Europe. Au terme de cette équipée, il est rentré au pays. Et on l’a arrêté.