OPINION
AbonnéOPINION. Le sous-investissement dans la collecte et l’exploitation de données genrées ralentit le chemin vers l’égalité, explique Atiya Anis, militante du secteur social en Inde, et assistante de recherche au Séminaire global de Salzbourg

«Ce qui se mesure, se fait.» Peu importe l’auteur de cette maxime, le point est crucial: si aucune donnée n’illustre un problème ou un déséquilibre, il est peu probable qu’il soit pris en considération, et encore moins jugé prioritaire, par ceux qui sont en mesure de s’y attaquer. Et si des solutions sont tentées, elles ont peu de chances d’être bien ciblées ou efficaces. C’est certainement le cas pour l’égalité entre les hommes et les femmes. On pourrait supposer que, dans la pléthore actuelle d’informations, les décideurs politiques disposent d’assez de données pour diagnostiquer les problèmes, concevoir des solutions innovantes, surveiller leur mise en œuvre et ajuster les politiques pour maximiser leur impact. Mais même à l’ère du big data, les décideurs politiques manquent souvent d’informations précises, cohérentes, opportunes et représentatives, et travaillent avec une image incomplète des conditions socioéconomiques.