OPINION
AbonnéOPINION. Donner la parole à Polanski, même grâce à de l’argent privé, n’est pas un acte neutre. Privé ne veut pas dire apolitique, écrit un collectif de technicien·nes, comédien·nes, cinéastes romand·es, soutenu·es notamment par SWAN, Swiss Women’s Audiovisual Network, la Coordination romande des collectifs de la Grève féministe et des femmes*

Roman Polanski tourne en ce moment son prochain long métrage à Gstaad. Il en a le droit et nous ne pouvons pas l’empêcher de travailler. En revanche, nous pouvons prendre la parole pour dénoncer la facilité avec laquelle un homme condamné pour viol, accusé à de multiples reprises et qui fuit encore et toujours la justice, peut s’engager sans encombre dans une démarche artistique publique. Si nous ne disons rien, nous donnons notre accord tacite, nous affirmons que cela ne nous regarde pas. Or, chaque viol, chaque agression sexiste, chaque féminicide nous regarde intimement.