En mai, les Français ne pourront toujours pas faire ce qui leur plaît. Devant l’avalanche de règles à respecter pour la réouverture annoncée des écoles, des commerces ou des parcs, jardins et plages, le déconfinement supposé démarrer le 11 mai s’annonce plus comme un déverrouillage que comme un retour à la normale. Impossible donc d’entonner, 52 ans après, le refrain de Mai 68 qui fit de l’hédonisme et de la liberté le mot d’ordre du joli mois de mai. La France sort de ce printemps 2020 avec la gueule de bois. L’état d’urgence sanitaire que le gouvernement veut prolonger jusqu’au 24 juillet – contenu dans un nouveau projet de loi que le Conseil d’Etat a avalisé le 1er mai et que le Sénat a voté le 5 mai, avant d’être transmis à l’Assemblée nationale – a tout de la camisole. La «libération» aura donc, comme en ce mois d’août 1944 qui vit Paris s’émanciper du joug nazi, rendez-vous avec l’été.