Alors que le déconfinement a démarré en Suisse, une grande incertitude règne encore sur le domaine culturel, en particulier la production artistique. Chaque association professionnelle doit élaborer un concept sanitaire permettant de redémarrer. Le domaine culturel est composé d’une telle diversité de métiers qu’il faudra se concerter entre différentes associations pour éviter des incohérences sur des projets qui impliquent plusieurs secteurs ou des collaborations internationales. Nous sommes prêt·e·s à relever ce défi, mais pour empêcher l’effondrement de la production culturelle romande, il est impératif que ces plans sanitaires aillent de pair avec l’évaluation des mesures de soutien pendant la crise et l’élaboration de mesures de relance.
Des revenus fluctuants
Les modes d’élaboration des œuvres (préproduction, production, postproduction et diffusion) induisent un processus dont l’arrêt aura des effets dans la durée. Inutile d’ouvrir un théâtre le 8 juin, si la saison est terminée et que les compagnies n’ont pas pu créer ni répéter leurs œuvres. Inutile d’autoriser un festival, si les artistes étrangers sont encore en confinement dans leur pays. Impossible de commencer la postproduction des films qui prendront encore plusieurs mois à être tournés. Il faut trouver des solutions pour que la culture continue à bénéficier de mesures de soutien.
Chaque association professionnelle doit élaborer un concept sanitaire permettant de redémarrer
Proposer des mesures adéquates pour les salarié·e·s intermittent·e·s sera plus que nécessaire car toute activité aura été impossible. Pour ce qui est des indépendant·e·s, nous pensons, par exemple, que calculer les APG sur les trois dernières années, et non pas seulement la dernière, serait plus adapté et équitable. Il est courant dans la culture d’avoir des revenus fluctuants d’une année à l’autre. Il faudrait inclure les frais professionnels dans les calculs APG. Ce n’est pas parce qu’un·e professionnel·le ne peut plus travailler que le loyer de son atelier ou les frais d’entretien du matériel ne sont pas effectifs.
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Ne pas se retrouver à l’aide sociale
Pour la relance, il faudra développer des mesures au-delà des aides bienvenues que la Confédération et les cantons ont d’ores et déjà mises en place. Dans notre secteur, les contrats de courte durée sont la norme et en temps normal de nouveaux projets – et donc de l’emploi – se seraient concrétisés à cette période. Les festivals d’été annulés n’avaient pas encore établi les contrats pour les personnes nécessaires à leur fonctionnement. Ces contrats ne peuvent pas être indemnisés puisqu’ils n’ont jamais été établis. Pourtant, toutes ces personnes seront sans emploi cet été.
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L’élaboration et la mise en œuvre des dispositifs sanitaires vont générer des coûts importants pour les employeurs·ses. Afin d’éviter d’entamer les budgets culturels déjà menacés par la récession économique à venir, l’indemnisation de ces surcoûts est indispensable. L’ensemble de ces mesures permettra à toutes les personnes touchées par cette crise de ne pas se retrouver à l’aide sociale, évitera la perte de compétence dans notre secteur et permettra à la culture romande de retrouver ses publics et toute sa vitalité.
AROPA — Association romande de la production audiovisuelle
SSRS — Syndicat suisse romand du spectacle
ARF-FDS — Association suisse des scénaristes et réalisateurs·trices de films
Fonction: Cinéma
SSFV — Syndicat suisse film & vidéo
FCMA — Fondation romande pour la chanson et les musiques actuelles
artos — Association romande technique organisation spectacle
Action Intermittence
FRAS — Fédération romande des arts de la scène