La nouvelle a fait sensation, ce mardi 29 mars. Les agents du FBI ont annoncé être parvenus à accéder aux données cryptées de l’iPhone de l’auteur présumé de la tuerie de San Bernardino, en Californie, qui avait fait 14 morts en décembre 2015. Le long conflit qui a opposé le FBI à Apple – qui refusait de fournir l’accès à ces données au nom du Ier Amendement de la Constitution – trouvait ainsi son épilogue. Au moins provisoire, car il n’est pas exclu que la marque à la pomme n’en reste pas là et demande des comptes au FBI.

L’affaire a déclenché un très vif débat, sur la planète entière, entre ceux qui soutiennent l’action des policiers au nom de la sécurité, et ceux qui y voient une atteinte intolérable aux libertés individuelles dans le champ ultrasensible des technologies de l’information.

«Apple doit donner la clé de la porte qu’il a lui-même fermée»

En Suisse aussi, sur les réseaux sociaux en particulier, la polémique a été vive. Le Temps donne la parole aujourd’hui aux représentants de deux visions totalement antagonistes. Jacques Antenen, commandant de la police vaudoise, ancien juge d’instruction cantonal, soutient pleinement le droit pour les enquêteurs d’accéder aux données. La justice est «en droit de demander au concepteur d’un système de télécommunications sécurisé la clé de la porte qu’il a lui-même fermée», écrit-il.

Lire son texte ici: «Apple vs. FBI: oui à un accès des enquêteurs aux données»

En face, François Charlet, avocat-stagiaire en Valais, passionné des nouvelles technologies et de leur environnement légal – il tient un blog dédié à ces questions (francoischarlet.ch) –, soutient la position qu’Apple a tenté de faire valoir.

Lire son texte ici: «Le bras de fer du FBI contre Apple: un dangereux précédent»

Forcer l’entreprise à fournir un instrument de décryptage des données de ses appareils, explique François Charlet, c’est la contraindre à créer une faille dans la sécurité des données qui se révélera en fin de compte extrêmement préjudiciable à tous les utilisateurs respectueux de la loi. Tôt ou tard, des hackers pourront l’exploiter, avertit-il. Pour lui, il y a de l’ironie à voir une société privée se montrer plus soucieuse de la protection de la sphère privée que les autorités d’un pays démocratique.

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