La répression financière à son paroxysme?
OPINION. Les politiques monétaires expansives ont certes permis de stabiliser les marchés et de donner de l’air aux gouvernements. Mais cette «répression financière» entraîne une diminution des rendements, conduisant les investisseurs à prendre plus de risques
Nous y voilà. Au mois de juillet, le rendement à l’échéance des obligations américaines junk, c’est-à-dire les plus risquées, est passé pour la première fois en dessous du taux d’inflation. Alors que les rendements sont censés compenser les investisseurs pour le risque de défaut et l’inflation, les détenteurs d’obligations ont désormais la «garantie» d’une perte en termes réels. Pour le dire simplement, nous assistons à un transfert de richesse des épargnants vers les emprunteurs.
Cet événement est la conséquence d’une combinaison improbable, celle d’un indice des prix à la consommation qui a atteint son plus haut niveau depuis 2008 (5,4%) alors même que les rendements à 10 ans du Trésor américain sont repassés sous les 1,30% et que les spreads des obligations risquées continuent de se resserrer. Mais il s’agit également d’une nouvelle étape importante de la «répression financière» en cours depuis plus d’une décennie.