ÉDITORIAL. Le bilan suisse et les caprices d’un virus insaisissable devraient inspirer de la modestie aux élus comme aux citoyens au moment d’envisager la saison touristique d’hiver

L’hédonisme de la glisse. La pureté des monts enneigés. La convivialité des funiculaires remplis de vacanciers, puis celle des bistrots embués de l’après-ski. Au moment où les courbes des nouvelles infections au coronavirus tombent, notamment dans les cantons romands, ces images familières comme autant de souvenirs du bonheur aident à se projeter loin de l’appesantissement de la deuxième vague. S’y abandonner, en cette fin d’année 2020 qui aura été si pingre en plaisirs, est une prophylaxie en soi.
Lire aussi: «Les stations de ski suisses peuvent remercier Emmanuel Macron»
Alors que l’on a compris qu’il faut désormais vivre avec le risque et gérer nos vies en tenant compte des montées et des descentes du virus, il est normal que nos élus préparent l’opinion publique à une réouverture des activités traditionnelles, comme à celle des stations. Mais a-t-on réellement saisi, dans toute sa puissance dévastatrice, la portée du symbole que représenteraient les images des pistes suisses bondées alors que l’Union européenne aurait fait le choix de la prudence, en faisant une croix sur la première partie de la saison touristique? L’idée ne fait certes pas l’unanimité chez nos voisins et l’Autriche est déterminée à s’opposer à l’Allemagne et à la France, tenants de la fermeture des stations. Mais un retour au ski du «monde d’avant», comme semblent le préparer certains, au milieu d’un continent en état de choc à cause de la pandémie, parachèverait l’image d’un pays égoïste, obnubilé par le gain en dépit de tout.
Lire encore: Des skieurs immigrés dans les stations suisses?
Il faut par ailleurs que cette conviction d’être un pays décidément pas comme les autres ait pénétré notre imaginaire au plus profond pour que nous oubliions si aisément les leçons de la deuxième vague. Sortie du premier passage du virus avec brio, la Suisse a sombré cet automne. Plusieurs de nos cantons ont occupé pendant un temps le sommet du classement des régions d’Europe où les contaminations étaient les plus vives. S’il y a un Sonderfall helvétique, c’est comme contre-exemple.
Lire finalement: Au cœur de l’Europe, la Suisse du ski à contre-courant
La situation sanitaire commence à s’améliorer. La fin progressive des entraves est une nécessité psychologique et économique. Dans cette phase délicate, citoyens et élus feraient bien d’envisager la suite avec la modestie que le bilan suisse et les caprices d’un virus insaisissable devraient inspirer. La réouverture hâtive des restaurants, le 10 décembre, n’aura pas de conséquences funestes uniquement si tous respectent les règles sanitaires. Une éventuelle ouverture des stations ne pourra être envisagée que si des dispositions sont prises pour limiter l’afflux de skieurs, sur les pistes et dans les lieux de l’après-ski.
Vos contributions
connexion créer un compte gratuit
Il y a 1 mois
La Suisse n empêche pas ces voisins de laisser respirer sa population durant les fêtes, de jouir du plaisir se la montagne. Nous c est la montagne notre ressource comme l est la mer pour d autres nation. Les Francais, les Italiens ont pu aller a la mer sans se soucier de conséquence, pourquois nous suisse ne pourriont pas a notre tpur souffler un peu et oublier cette annéw morose! Si des règles claire s imposent telle que que le masque, un après ski limité au minimum et j e distance raisonable ou est le problème? Et ou est la différence entre un télécabine et un bus bondé aux heures de pointe? Entassé pour travailler oui, mais pour s amuser et se liberer l esprit c est non?
Il y a 1 mois
In reply to (sans sujet) by Mariano Merazzi
Bonjour, les accès aux plages, l'été dernier, ont été réglementés, si vous vous souvenez bien. Le nombre d'estivants voire le temps de présence étaient comptés. Je ne demande pas autre chose pour les stations de ski. Après tout, avec les abonnements connectés, rien de plus facile que de limiter le nombre de skieurs. Bonne journée, David Haeberli
Il y a 1 mois
Ouverture en décembre... 3ème vague en janvier et confinement... ouverture en février... 4ème vague en mars et confinement une année après... tout est prévu et prévisible à ce rythme.
Il y a 1 mois
In reply to (sans sujet) by Alvaro Carvalhal
Il faut au contraire tout faire pour éviter ce cercle infernal. D'où la nécessité de poser des limites claires, sur les pistes et dans les bars d'après-ski notamment. Bonne journée, David Haeberli
Il y a 1 mois
Pourquoi pas faire preuve d'imagination au lieu de rester sur des solutions extrêmes qui ne satisfont personnes. Une vente journalière de forfait limitée à un nombre de skieurs qui empêcherait la formation de queues ingérables aux remontées. Et des abonnements demi-journée de 8 à 12h30 et de 12h30 à 17hoo pour pouvoir doubler le nombre de skieurs sur la journée. Le tout géré sur un site Internet où le skieur qui achète son forfait doit donner ses coordonnées.
Il y a 1 mois
In reply to (sans sujet) by Philippe C.
Bonjour, c'est exactement le type de solution que je prône. Mais pour l'heure, je n'ai pas encore repéré les signes politiques de la volonté de les instaurer. Bonne journée, David Haeberli
Il y a 1 mois
"l’image d’un pays égoïste, obnubilé par le gain en dépit de tout." Cette phrase résume bien notre pays. Nous sommes le pays où les lobbies sont les plus puissants et où le fric règne, partout. Peu importe les dégâts.
Il y a 1 mois
In reply to (sans sujet) by Claude-Antoine Heman
Bonjour, cette phrase ne résume tout de même pas l'essence de la Suisse! La créativité, la qualité de la recherche, le goût du travail, notre pays est également tout cela et d'autres choses encore. Par contre, dans certaines situations, nos choix nous isolent et prêtent le flanc à la critique et à la caricature. Bonne journée, David Haeberli
Il y a 1 mois
Je partage l'avis 5/5 exprimé par M. Claude-Antoine H.
Nous sommes nous les Suisses un pays d'égoïstes, à voir simplement la série "Le Prix de la Pays" diffusée dernièrement sur la RTS, sans nécessairement devoir ouvrir des livres d'histoire ou d'autres rapports...
Il y a 1 mois
Entre tout fermer et ouvrir tout comme avant, cherchons des solutions pragmatiques ! Accès aux stations limité aux résidents suisses, forfaits à la 1/2 journée, fermeture des bars et espace entre les tables dans les restaurants
Il y a 1 mois
In reply to (sans sujet) by Tangi BASLE
Bonjour, c'est bien le type de mesures qu'il faudrait instaurer. Reste à stimuler la volonté politique de le faire. Bonne journée, David Haeberli
Il y a 1 mois
Étant moi-même gérant d’un restaurant dans les alpages d’une station de sport d’hiver en France toute voisine, je partage avec vous ces interrogations éthiques, touristes et économiques.
J’aime et j’ai choisi de vivre de cette activité depuis plus de 20 ans et je remarque combien un séjour en montagne ressources les gens des grandes villes (Genève, Lyon, Paris, Londres...), combien il y a un avant et un après, comme lorsque l’on se rend nous mêmes en ville pour un concert au Victoria Hall ou un musée sur la Riviera...
Opposer et culpabiliser des personnes, des régions, des pays est probablement la plus grande leçon d’inhumanité de cette pandémie...
Accuser les Helvétes et les autrichiens de ne pas jouer « le jeu » c’est clairement oublier que la montagne et les activités qui l’anime occupe une grande parti du territoire nationally de leur identité.
Les constructeurs automobiles allemands ne sont ils pas les principaux « partenaires » des stations de ski de l’arc alpin ?
Le homo-alpinus que je suis se réjouis l’on puisse se skier ou que ce soit de manière conviviale et responsable.
Merci au Journal d’être pluriel et engagé.
Il y a 1 mois
In reply to (sans sujet) by Pierre Parent
Bonjour, citadin mais aussi montagnard le temps des vacances depuis mon plus jeune âge (j'ai été professeurs de ski une saison en Valais), je vous rejoins entièrement sur les bienfaits d'un séjour à la montagne. Je ne prétends pas qu'il faille fermer totalement les stations. Il ne s'agit de culpabiliser personne. Par contre, des mesures claires pour éviter les cohues sont attendues. En vain pour le moment. Bonne journée, David Haeberli
Il y a 1 mois
Étant moi-même gérant d’un restaurant dans les alpages d’une station de sport d’hiver en France toute voisine, je partage avec vous ces interrogations éthiques, touristes et économiques.
J’aime et j’ai choisi de vivre de cette activité depuis plus de 20 ans et je remarque combien un séjour en montagne ressources les gens des grandes villes (Genève, Lyon, Paris, Londres...), combien il y a un avant et un après, comme lorsque l’on se rend nous mêmes en ville pour un concert au Victoria Hall ou un musée sur la Riviera...
Opposer et culpabiliser des personnes, des régions, des pays est probablement la plus grande leçon d’inhumanité de cette pandémie...
Accuser les Helvétes et les autrichiens de ne pas jouer « le jeu » c’est clairement oublier que la montagne et les activités qui l’anime occupe une grande parti du territoire national et de leur identité.
Les constructeurs automobiles allemands ne sont ils pas les principaux « partenaires » des stations de ski de l’arc alpin ?
Le homo-alpinus que je suis se réjouis l’on puisse se skier ou que ce soit de manière conviviale et responsable.
Merci au Journal d’être pluriel et engagé.
Il y a 1 mois
Aux USA dans les stations du lac Tahoe le nombre de forfaits vendu est plafonné (à un chiffre bas), et les forfaits journaliers supprimés. Dans les remontées mécaniques ne peuvent monter ensemble que les membres du même groupe familial / amical. Un exemple raisonnable à suivre ?
Il y a 1 mois
In reply to (sans sujet) by Olivier Fulconis
Bonjour, comme vous l'écrivez, je pense que c'est ce type de mesures qu'il faudrait instaurer. Nous comptons sur l'inventivité et la responsabilité des dirigeants des remontées mécaniques pour le faire. Bonne journée.
Il y a 1 mois
Cet article digne des meilleurs chiens de gardes du gouvernement passe complètement à côté du problème. Vous, bien assis dans vos certitudes et votre salaire, ne faites pas beaucoup cas des gens qui souffre de votre hypocondrie. Faites un petit tour sur le site de l'office fédéral des statistiques et vous verrez qu'en semaine 46, la Suisse enregistrait 61'000 décès, il reste 6 semaines pour "battre" la moyenne de 67'000 décès. Alors revenez sur terre, il n'y a pas de pandémie, il y a un virus qui s'attaque au très vieux mais pas plus que la grippe annuelle. Vous faites un déni de réalité pour remplir vos pages mais vous devrez bien admettre un jour qu'on a clairement sur-réagit et que le monde a fait une bouffée délirante, était-ce pour ne plus parler de réchauffement ou pour vendre des poudres de perlimpinpin, je vous laisse juge. Intéressez-vous plutôt aux bienfaits du ski sur la santé et le moral de nos citoyens au lieu de jouer les Cassandre.