Dans le canton de Vaud, la vie politique «s’annonce nettement plus rude», jugent les éditorialistes
Revue de Presse
La presse revient ce lundi sur le second tour de l’élection au Conseil d’Etat vaudois, avec le séisme que représentent l’éviction de la socialiste Cesla Amarelle et l'élection surprise de la Centriste Valérie Dittli

Entre la sensation Valérie Dittli et la non-réélection de Cesla Amarelle, la presse revient lundi sur les élections vaudoises. Des élections qui ont abouti à un renversement de majorité au Conseil d’Etat, qui repasse à droite après 11 ans de domination de la gauche.
Les journaux reviennent surtout sur l’éviction de Cesla Amarelle, qui a fait les frais d’un département très exposé, celui de la formation. «La droite, bien aidée par les syndicats, a fait de Cesla Amarelle la cible et le maillon faible de ces cantonales», remarque 24 heures. Le quotidien vaudois estime désormais «logique» que la droite s’essaie à ce dicastère, en main de la gauche depuis 1994.
Pour La Région, les 15 000 voix qui séparent Cesla Amarelle de ses colistières socialistes Nuria Gorrite et Rebecca Ruiz sont «un gouffre qui ressemble à une sanction.» Le journal du Nord vaudois s’interroge sur l’avenir politique de l’Yverdonnoise, qui veut «se donner le temps de la réflexion.»
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La Liberté affirme que «la terre politique a tremblé» dans le canton de Vaud. Le journal fribourgeois rappelle que peu de monde aurait osé miser, il y a encore quelques semaines, sur cet «incroyable renversement de majorité» au Conseil d’Etat. Il salue «les charmes et la cruauté» des surprises électorales, tout en relevant que le canton «dit adieu à un compromis efficace gauche-droite qui lui a tant réussi et doit se préparer à une vie politique nettement plus rude». Le quotidien fribourgeois ajoute: «Quant à l'inexpérimentée Valérie Dittli, le plus difficile commence pour elle.»
Défaite amère pour l’UDC
Pour 24 heures, l’UDC figure aussi parmi les perdants, même si elle a contribué à faire basculer la majorité du gouvernement à droite. Son candidat Michaël Buffat a terminé dernier dimanche. «Durant des années, les candidats UDC ont fait les porteurs d’eau pour les élus PLR. Cette fois, l’UDC fait encore mieux, elle permet l’accession au Conseil d’Etat d’une candidate (la centriste Valérie Dittli) qui n’a pas de socle électoral dans le canton de Vaud. La pilule est dure à avaler», remarque le journal.
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La Côte s’interroge sur le futur positionnement de Valérie Dittli. «Sans groupe parlementaire, celle qui assure vouloir conserver ses valeurs risque de devoir néanmoins renvoyer l’ascenseur au camp bourgeois qui l’a propulsée au Conseil d’Etat», écrit le journal. Il ajoute que la jeune centriste devra «avoir les épaules solides» pour assumer ses nouvelles fonctions.
Conseil de campagne
La presse alémanique s’est aussi intéressée à l’élection vaudoise, du fait notamment de l’origine zougoise de Valérie Dittli. La NZZ donne la parole à sa soeur aînée, Laura, qui tentera elle aussi cet automne de devenir conseillère d’Etat à Zoug. Laura Dittli, qui était présente dimanche à Lausanne, dit avoir retenu qu’une campagne se gagne «dans la rue, en discutant avec la population.»
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De son côté, le Tages-Anzeiger revient également sur la «débâcle électorale» de la gauche. Selon le quotidien zurichois, le PS s’est contenté de «défendre ses acquis» sans apporter de nouveaux arguments aux électeurs. Il reproche aussi aux socialistes de ne pas avoir assez soutenu Cesla Amarelle dans sa gestion de l’école vaudoise, et d’avoir considéré les Vert·e·s comme un simple «partenaire junior.»
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