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En route vers la circularité

OPINION. Le béton restera incontournable mais l’industrie travaille vraiment à optimiser la capture et le stockage du carbone, affirme Magali Anderson, chez Holcim

Les batiments de la cimenterie Holcim de la Carriere du Mormont a Eclepens photographiés lors d'une conference de presse de la presentation des objectifs environnementaux Holcim Suisse 2030 ce lundi 10 octobre 2022. — © LAURENT GILLIERON / keystone-sda.ch
Les batiments de la cimenterie Holcim de la Carriere du Mormont a Eclepens photographiés lors d'une conference de presse de la presentation des objectifs environnementaux Holcim Suisse 2030 ce lundi 10 octobre 2022. — © LAURENT GILLIERON / keystone-sda.ch

Ce texte fait partie d'une semaine spéciale de débats consacrés aux défis économiques de la crise climatique.

Le béton est le deuxième matériau le plus utilisé après l’eau, et il est essentiel dans de nombreux secteurs de notre société – pour nos maisons, nos bureaux et nos infrastructures ainsi que pour la nourriture, l’eau et l’énergie. Avec les méga-tendances que sont l’urbanisation, la croissance démographique et la demande de meilleurs niveaux de vie, le béton aura un rôle vital à jouer pour répondre aux demandes de la société.

L’industrie du ciment et du béton se décarbone tout en ayant développé l’économie circulaire depuis des décennies. Elle utilise des leviers traditionnels tels que le recyclage des déchets comme combustible alternatif, les déchets industriels pour remplacer le clinker dans le ciment (le clinker représente la majeure partie des émissions du ciment), et la mise en place d’un processus en boucle fermée en recyclant les déchets de construction et de démolition (DCD) en nouveaux matériaux. L’optimisation de ces leviers sera essentielle pour que l’industrie atteigne l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Holcim a récemment annoncé la production du premier clinker entièrement recyclé au monde et espère étendre son utilisation là où les normes et les standards de construction le permettent. Susteno est le premier ciment au monde à inclure 20% de DCD et, avec l’évolution des normes et standards de construction mondiaux pour permettre une plus grande part de DCD dans le ciment, Holcim et l’industrie sont prêts à accélérer ce progrès.

Cependant, les leviers traditionnels ne suffiront pas pour atteindre le zéro net. La feuille de route de l’industrie repose sur les technologies de nouvelle génération, notamment la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS). Le CCUS nécessite une collaboration entre les industries et le développement d’une économie du carbone qui traite le CO2 comme un produit de valeur. Il peut être utilisé comme matière première pour des carburants de substitution, pour des plastiques ou des polymères verts, et dans l’agriculture pour accélérer la production de culture. Le Fonds du Conseil européen de l’innovation prépare déjà cet avenir et soutient Carbon2Business en Allemagne, où le carbone capté dans l’usine Holcim de Lägerdorf sera transformé en carburant synthétique et en matière première pour l’industrie chimique.

L’industrie accélère de nombreux projets de captage et de stockage du carbone (CSC). Après le captage, le CO2 peut être transporté par bateau, camion ou pipeline et stocké pour être conservé pendant des milliers d’années.

Bien que l’industrie accélère le CCUS, elle ne peut pas réaliser seule des solutions CCUS évolutives. Le CCUS nécessite la collaboration d’un large éventail de parties prenantes et des engagements à long terme de la part des gouvernements, des décideurs politiques et de la société en général. L’industrie, les décideurs et les gouvernements doivent mettre en place un cadre politique solide comprenant une tarification appropriée du carbone, des investissements dans l’innovation, une reconnaissance équitable du CCUS dans la comptabilisation du carbone et une disponibilité accrue de l’énergie décarbonée.

La décarbonation de l’industrie ne concerne pas seulement la production mais l’ensemble de la chaîne de valeur de l’environnement bâti. Il s’agit d’abord de construire mieux avec moins, grâce à une conception intelligente et à de nouvelles méthodes de construction, notamment la construction modulaire et l’impression 3D, ainsi qu’à l’utilisation d’outils numériques tels que le modèle d’information sur le bâtiment (MIB) et la déclaration environnementale des produits (DEP) pour optimiser l’empreinte carbone des bâtiments. La modernisation et la rénovation du parc immobilier existant pour prolonger sa durée de vie et améliorer son efficacité énergétique grâce à des toits, des murs et des systèmes de façade offrent une meilleure efficacité en matière de chauffage et de refroidissement.